« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 13, 31-33a.34-35)
Pourquoi Dieu commande-t-il à l’homme d’aimer ? Parce qu’il y a abondance de larmes et de mort quand il n’y a pas d’amour, et qu’il y a bonheur et vie seulement là où il y a de l’amour. Si vous vous levez le matin avec le projet de mettre de la miséricorde là où n’y en a pas, du pardon là où il y a de la rancune, du don de soi là où il y a l’égoïsme, vous faites que le monde n’est pas un enfer. Merci à vous !
- Lire les textes en avance sur AELF
- Pour vivre une célébration de la Parole en famille ou en fraternité avec le p. Louis Groslambert
- Pour soutenir votre paroisse
Prédication du père Louis Groslambert pour le cinquième dimanche de Pâques
Jésus dit : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous comme je vous ai aimés » Pourquoi Dieu commande-t-il à l’homme d’aimer ? Parce qu’il y a abondance de larmes et de mort quand il n’y a pas d’amour, et qu’il y a bonheur et vie seulement là où il y a de l’amour. Le P. Christian de Chergé, un des bienheureux martyrs d’Algérie, a écrit qu’un garçon et sa sœur étaient sous les bombardements ; et que le garçon a dit à sa sœur : « l’enfer c’est maintenant ; l’enfer c’est là où il n’y a pas d’amour ; nous sommes en enfer puisque tout brûle » – « Non, dit la sœur : j’aime tout le monde, papa et maman aiment tout le monde ; ça ne peut pas être l’enfer puisqu’on s’aime tous ». Si le Seigneur nous commande d’offrir de l’amour aux autres, c’est pour que le monde ne soit pas un enfer.
Voyez Jésus : pour faire en sorte que le monde ne soit pas un enfer, pour que les hommes puissent sortir du piège de leurs méchancetés, il a pris la décision d’aimer les gens pas aimables, de maintenir son amour envers les hommes habités par la cruauté et la volonté d’écraser le voisin. C’est cela le message de la croix : Sur la croix, le Seigneur dit pratiquement : « pour que vos yeux ne voient pas que vos cruautés, vos rancunes, vos trahisons, … je plante chez vous ma douceur, ma fidélité, ma paix ». Ainsi nous comprenons que sur la croix s’affiche avec la plus grande évidence l’amour de Dieu qui est sa gloire. Quand, au Calvaire, l’innocent meurt pour les coupables, par pur amour, la gloire de Dieu est montrée au maximum. La croix, c’est pour Jésus le moment de la gloire.
Alors, si en aimant, on peut empêcher le monde d’être un enfer, on comprend qu’il est impératif et urgent d’offrir du réconfort, de se rendre disponible pour un service à celui-ci, de consacrer du temps à celui-là. Vivre l’évangile, c’est être utile au monde. Et la personne qui est utile reçoit bien plus d’estime (a bien plus de gloire) que celle qui gagne des fortunes.
Nous entretenons tous le rêve qu’un jour viendra où nous miserons totalement sur l’amour fraternel, où nous aimerons celui-ci tel qu’il est, celle-là qui a été blessante. Or ce projet, nous échouons à le tenir. Comme dit saint Paul, « nous ne faisons pas le bien que nous voudrions faire ». Eh bien, écoutons Jésus : s’il nous donne le commandement d’aimer, c’est qu’il nous en croit capables ; et il nous croit capables parce qu’il nous a baptisés dans l’amour sans limite ; il nous croit capables parce qu’il nous donne le saint Esprit. Alors, dans ces conditions, puisque l’Esprit d’amour infini habite en nous, ne disons pas que le respect pour untel est impossible, que la patience envers untel est impossible. Rendons-nous compte que notre mission est d’empêcher le monde d’être un enfer.
Pour finir, pensons à ces personnes qui sont des bienfaitrices de l’humanité et que l’on appelle les saints. Aimer n’est pas plus facile pour les saints que pour nous ; mais si l’abbé Pierre, Mère Teresa et mille autres sont arrivés à aimer, c’est parce qu’ils étaient conscients que l’Esprit Saint venait au secours de leur esprit ; les saints prennent appui sur le Saint Esprit. Rappelons-nous que l’Esprit de Dieu vient au secours de notre esprit.
Si vous vous levez le matin avec le projet de mettre de la miséricorde là où n’y en a pas, du pardon là où il y a de la rancune, du don de soi là où il y a l’égoïsme, vous faites que le monde n’est pas un enfer. Merci à vous !