Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous offre l’histoire d’un homme, parfaitement malhonnête dans la gestion de l’argent, mais qu’il faut imiter ! N’est-ce pas ce qui est étonnant ! A travers cette figure, nous découvrons l’habileté qui permet d’accéder au vrai trésor : les relations fraternelles. Et si ce raisonnement était transposable à beaucoup de domaine de nos vies ?
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Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire
Les enfants, quand vous étiez tout petits, vos parents vous appelaient « mon trésor » ; je ne sais pas s’ils le disent encore, mais ils le pensent toujours. Et si Jésus nous rassemble, dans l’église, face à une croix, c’est pour nous redire que, sur la croix, il a tout perdu, y compris la vie, pour nous garder, parce que nous sommes son trésor. Marquons-nous encore du signe de la croix qui fait comprendre que nous appartenons au Christ, nous sommes son trésor. (+)
Frères et sœurs, en nous racontant son histoire, Jésus nous a donné un trésor, la bonne nouvelle. Il nous a dit l’histoire d’un homme parfaitement malhonnête dont il n’hésite pas à dire qu’il est un escroc, mais qu’il faut l’imiter ! Pas pour devenir malhonnête, mais pour découvrir l’habileté qui permet d’accéder au vrai trésor. Et voici le trésor que cet escroc a découvert le jour où il a été dans la panade : c’est que si on fait profiter les autres de notre argent et de tout ce que nous possédons, nous nous faisons des amis, nous faisons progresser la fraternité, c’est à dire le royaume de Dieu.
[Selon la parabole, l’intendant prend conscience que l’essentiel – le trésor – n’est pas d’avoir de l’argent (car l’argent n’empêche pas d’être licencié ou d’être malade, et il sera inutile le jour de la mort) ; l’intendant prend conscience que le trésor, c’est de placer son argent (tous ses biens) non pas à la banque de l’égoïsme, mais à la banque de l’amitié, de la fraternité. L’escroc comprend que pour avoir des gens qui le reçoivent quand il sera licencié, il faut être fraternel et généreux avec eux. [Voici comment il a réfléchi. Le gérant ne recevait pas de salaire de son employeur mais il gagnait de l’argent parce qu’à chaque transaction, il s’octroyait une commission confortable. Alors, quand il diminue la dette des gens, est-ce qu’il renonce à la marge qu’il s’octroyait ? (dans ce cas, il aurait été généreux avec son propre argent, et il n’aurait pas été qualifié de malhonnête) ou est-ce qu’il fait des cadeaux avec l’argent de son maître, c’est à dire en volant son maître ? Personne ne le sait. En tous cas, il découvre que son trésor, c’est les relations fraternelles… nous dirions, les relations conformes à la loi d’amour.]
Ce raisonnement à propos de l’argent, on peut le faire à propos de bien des choses. Les catéchistes font ce raisonnement : ils pensent que ce qu’ils savent de Jésus, le trésor, doit être partagé ; c’est pourquoi ils consacrent 1 heure et demie chaque semaine pour les jeunes.
Et les gens savants font le même raisonnement : ce qu’ils savent, ils l’ont écrit dans des livres que les jeunes mettront dans leur cartable ; et les enseignants-professeurs font le même raisonnement : ce qu’ils savent, ils vont le distribuer tout au long de l’année pour que les jeunes le mettent dans leur tête… Et je suis sûr qu’ils auront de la joie lorsqu’ils verront que les jeunes se développent grâce à leur enseignement. En bénissant les cartables, les livres, nous allons bénir les enfants et les professeurs. Nous allons bénir Dieu qui dit que notre vie est réussie quand nous transmettons aux autres nos trésors.
Chaque dimanche, nous répétons que notre trésor c’est l’évangile, la pensée de Jésus, la personne de Jésus, bien plus précieuse et plus efficace que les richesses. Ne sous estimons pas ce trésor. Certes nos moyens d’évangélisation sont minuscules à côté des moyens de nuire dont disposent les gens qui attisent la guerre, qui trompent par les drogues et les publicités, grâce à leur argent, à leurs moyens de communication, à leurs relations plus ou moins mafieuses… Pourtant, je retiens de l’évangile que nous avons un moyen puissant : la vie fraternelle. « on verra que vous êtes mes disciples – que vous possédez le vrai trésor – si vous vous aimez ». La vie fraternelle, c’est ce qui constitue le Royaume de Dieu.
Les enfants, mettez dans votre cartable ce trésor : si vous offrez de l’amour, vous avez un trésor.