Septième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 20 février 2023

Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait

L’amour positif des ennemis proposé par Jésus est une nouveauté dans l’histoire de l’humanité. C’est un amour qui ne peut s’exprimer et se comprendre que dans la prière. Si au ciel, Dieu répond à l’offense par le pardon, la prière nous conduit à demander que sur terre, on réponde aussi à l’offense par le pardon. Lui qui a été livré aux bourreaux, il les a livrés à l’action du Saint Esprit, croyant que ses ennemis pouvaient s’améliorer. Jésus casse l’enchaînement offense – répression. Lui qui a été livré aux bourreaux, il les a livrés à l’action du Saint Esprit, croyant que ses ennemis pouvaient s’améliorer.

Homélie du père Louis Groslambert pour la pour le septième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, les brutalités abondent. Elles engendrent quasi toujours le réflexe de la vengeance. Je dis « quasi toujours », car ce n’est pas toujours. Je pense à un homme : son enfant a été tué dans un attentat et aux voyous qui voulaient monter les gens les uns contre les autres, il a envoyé le message suivant : « vous vouliez ma haine ! nous n’aurez pas ma haine ». Cet homme étouffe la haine ; il est sage. Car la vengeance ne solutionne rien. On verrait avec un plaisir certain que celui qui a fait du mal soit puni sévèrement : « ça lui apprendra ». Ça lui apprendra quoi ? Même la justice humaine pratique la violence qu’elle reproche au délinquant ; donc si elle ne fait que punir, elle ne peut rien apprendre au délinquant. Elle a seulement la sagesse de fixer des punitions proportionnées au délit. Mais la justice humaine ne brise pas le cycle où, à toute violence, succède une autre violence. Elle n’ouvre pas la possibilité de vivre ensemble en paix ; elle n’est pas vraiment une sagesse.

Seul Dieu est sage ; seul l’amour est sage. Vous le vivez en famille. Que fait le parent quand l’enfant fait un acte qui le blesse ? Le parent qui est blessé par l’acte mauvais de son enfant le réprimande, mais ne se venge pas au sens où il ne sanctionne mais pas pour le plaisir de blesser : il ne rend pas coup pour coup, il éduque et peut-être il montre un plus grand amour. Parents, en excluant la vengeance, vous montrez l’image de Dieu qui, pour éduquer les hommes, répond aux blessures que lui inflige l’humanité, non pas en se vengeant, mais en donnant son fils jusqu’à la croix.

Les relations sont parfois difficiles ; on a parfois envie de mordre, comme des loups. Or quand Jésus dit « je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » ; il ne dit pas « je vous envoie comme des loups au milieu des loups ». Il dit « Je vous envoie comme des agneaux ! Pas pour vous faire mordre ! mais pour désarmer ceux qui mordent, pour que la prétendue sagesse humaine qui préconise la vengeance soit remplacée par une vraie sagesse qui engendre la paix.

Cette vraie sagesse se formule ainsi : « tu aimeras ton ennemi, tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère, contre ton conjoint, contre ton collègue… et tu n’attendras pas qu’ils fassent le premier pas sous prétexte que tu es dans ton bon droit ». C’est la sagesse de Dieu. Car, regardez le Seigneur sur la croix : l’avez-vous vu exprimer une pensée de haine contre ceux qui le blessent ?

Les personnes qui viennent se confesser font une magnifique profession de foi, lorsqu’elles disent : « Bénissez-moi, parce que j’ai péché » ; elles ne disent pas « parce que j’ai péché, tu vas me punir » ; elles disent qu’elles sont sûres que le Seigneur ne répond pas à la blessure en se faisant blessant mais en bénissant. Celles qui disent « bénissez-moi parce que j’ai péché », ont observé que le Seigneur n’a de pensée de haine ni contre Judas qui a préféré 30 pièces d’argent… ni contre Pierre le renégat ; il lui tend la main en disant « m’aimes-tu ». Jésus insulté n’a pas rendu l’insulte ; maltraité, il n’a fait de menaces à personne. Lui qui a été livré aux bourreaux, il les a livrés à l’action du Saint Esprit, croyant que ses ennemis pouvaient s’améliorer. Jésus, lui, casse l’enchaînement offense – répression.

Frères et sœurs, nous désirons tous inverser la courbe des violences : alors réentendons la commandement : « tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère ». Nous qui allons supplier « dis seulement une parole et je serai guéri, lavé », voilà l’unique parole que Dieu nous dit : « tu n’auras aucune pensée de haine, de vengeance, contre ton frère ». Puisque l’Église va me proposer de faire, pendant le carême, un grand ménage de printemps, il convient que je laisse le Christ faire en moi ce grand ménage, c’est à dire que je le laisse me convertir.

Si au ciel, Dieu répond à l’offense par le pardon, la prière nous conduit à demander que sur terre, on réponde à l’offense par le pardon. Père, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF :

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