Solennité du Saint Sacrement

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Publié le 8 juin 2023

L’homme ne vit pas seulement de pain. Il vit parce qu’il reçoit de pouvoir être fraternel, parce qu’il reçoit d’avoir l’audace d’espérer, parce qu’il reçoit de se tenir comme un fils devant son papa, sûr que son papa lui sera fidèle. En recevant le Christ dans le Saint Sacrement, nous recevons toute la richesse du Christ : sa patience, sa fidélité, sa miséricorde, son souci des pauvres. Bonne fête du Saint Sacrement à tous !

Prédication du père Louis Groslambert pour la solennité du Saint Sacrement

Frères et sœurs, Jésus est la Parole de Dieu. Il est notre nourriture, la vraie nourriture : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.

Le matin, à midi, le soir, nous avons la chance d’avoir sur la table tout ce qui peut remplir notre estomac ; mais voilà que la 1ère lecture disait « vous les savez bien : ce que vous avez sur la table, c’est important ; mais aussi copieux que ce soit, ça ne suffit pas pour vous faire vivre et faire de vous des vivants. Chacun contrôle le niveau de son compte en banque ; mais voilà que la 1ère lecture disait : votre avoir a son importance, mais ne vous leurrez pas : ce que vous avez en banque, aussi abondant que ce soit, ne fait pas de vous des vivants. Les revendications sociales sont toutes axées sur le pouvoir d’achat, ce qui a son importance ; mais la 1ère lecture dit : « ne vous leurrez pas ; ce n’est pas votre pouvoir d’achat qui suffit à faire de vous des vivants ». On pourrait continuer en disant que les diplômes, les armements, les notoriétés… ne suffisent pas à faire de nous des vivants. L’homme ne vit pas seulement de pain !
S’il est vrai que l’homme doit absorber ce qui est terrestre, il doit absorber aussi ce qui n’est pas de l’homme, ce qui est de Dieu.

Depuis toujours, les hommes ont faim de justice ; or les hommes n’ont jamais produit la justice… Ils ont faim de compassion, mais, même en allant au restaurant, ils peuvent demeurer violents… Ils ont faim d’égalité, mais les sociétés des pays où l’on mange sont toujours inégalitaires… Bref, les hommes qui se basent sur les nourritures terrestres n’y trouvent pas ce dont ils ont faim. Leur faim ne peut être apaisée que par une nourriture qui vient d’ailleurs.

Frères et sœurs, a ces hommes qui ont faim de ce qu’ils ne trouvent pas sur terre, Dieu offre ce que saint Jean appelle le pain venu du ciel, le Christ. Ainsi celui qui reçoit en lui le Christ reçoit toute la richesse du Christ : sa patience, sa fidélité, sa miséricorde, son souci des pauvres etc… L’homme ne vit pas seulement de pain, seulement des nourritures terrestres. Il vit parce qu’il reçoit de pouvoir être fraternel, parce qu’il reçoit d’avoir l’audace d’espérer, parce qu’il reçoit de se tenir comme un fils devant son papa, sûr que son papa lui sera fidèle.

C’est tout cela qui caractérise Jésus ; c’est tout cela qui nous est offert dans la communion. Et cela nous met le cœur en fête : nous faisons la fête parce que « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement »          


À la messe, je donne la communion ; cela me bouleverse. Dans le cours des journées, je rencontre, des gens malades, inquiets… et je sais que je réponds mal à leur faim de santé, de justice, d’estime… je sais qu’en les quittant , je ne leur aurai donné que le cadeau dérisoire de ma pauvre parole. Mais voilà que lorsque je donne la communion, moi, l’homme décevant, je dépose dans les mains tendues le trésor inépuisable : le Corps du Christ ; et, en disant « le corps du Christ », je ne peux pas savoir si ces mots désignent l’hostie ou la personne qui la reçoit, parce que l’une et l’autre sont des cadeaux de Dieu ; je sais seulement que cette main qui se tend devient mystérieusement la main du Christ ; je sais que le regard qui contemple l’hostie se posera sur les frères comme le regard du Christ. En donnant la communion, je pense au Christ qui fait confiance à la personne pour qu’elle devienne accueillante, miséricordieuse, ouvrière de la paix, … En donnant la communion, je pense que je donne à chacun le trésor d’être comme une source, comme un cadeau pour ses frères.

Le prêtre, le diacre, le laïc qui donne la communion est émerveillé de la puissance qu’il communique. Il comprend que, au long des jours, les frères tendent la main, comme des mendiants d’amour, et qu’il a lui-même à tendre les mains comme un mendiant pour que le Seigneur donne à ses mots insuffisants ou maladroits l’aptitude d’aider les autres à vivre. C’est que le vrai pain, celui qui n’est pas décevant, vient du ciel.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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