Douzième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 20 juin 2023

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33). Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous assure que le Père prend soin de nous et nous met en garde contre ceux qui peuvent tuer l’âme. Qui peut tuer l’âme et qu’est-à-dire ?

Prédication du père Louis Groslambert pour le douzième dimanche du temps ordinaire

« Ne craignez pas ! Vos cheveux sont comptés ! n’ayez pas peur ! » Si ces propos nous sont adressés, c’est parce que, marchant derrière Jérémie persécuté, derrière Jésus persécuté, derrière la communauté de Saint Matthieu persécutée, nous sommes nous-mêmes exposés.

Si nous disons que les personnes comptent plus que l’argent, nous voilà qualifiés d’irréalistes ; si nous résistons à la pression des opinions à la mode – concernant les migrants par exemple -, nous voilà renvoyés sur les roses ; si nous disons que par souci écologique de la maison commune, il faut réduire les transports qui génèrent les pollutions, nous sommes accusés de saboter le commerce… Effectivement, quand nous attirons l’attention sur le racisme, le chacun pour soi très injuste, le matérialisme emprisonnant, … nous demandons une conversion coûteuse ; et nous sommes qualifiés de gêneurs, et comme les prophètes, nous sommes persécutés….

C’est pourquoi au long des siècles, l’Église a éprouvé le besoin de se référer à la parole de Jésus « ne craignez pas : Dieu prend soin de tous les moineaux du ciel et vous valez plus qu’eux ; il prend soin de vous ». Ne pas avoir peur de Dieu, évidemment (il est paternel) ; mais surtout ne pas avoir peur des hommes… car les hommes ne peuvent que se moquer ou tuer le corps… « Craignez celui qui peut faire périr l’âme », dit Jésus.

Quelle était la peur de Jésus ? Jésus n’a pas dit qu’il craignait ceux qui tueraient son corps ; il a dit que ce qui était dangereux, c’était que les disciples s’endorment : il disait « veillez pour ne pas succomber à la tentation qui tue l’âme ». Il nous dit : « ne craignez pas ceux qui se moquent de votre foi ; craignez d’être formatés – endormis – par une société sans Dieu ». Entre parenthèses, beaucoup de parents craignent que leurs enfants soient formatés par une société sans Dieu, sans élévation, une société qui manipule, qui affirme que l’on vit très bien sans référence à Dieu, ou que ce qui importe c’est l’enrichissement matériel… Ça tue l’âme parce que ça détruit la part spirituelle des gens qui en viennent à vivre pratiquement en athées, sans prier, sans se positionner comme prophètes, sans oser aller à contre courant.
Voilà la mort de l’âme.

S’il ne faut pas craindre, – même si nous sommes comme des brebis au milieu des loups – c’est parce que nous avons un allié qui a scellé une alliance éternelle. L’amour que Dieu a pour le monde est infiniment plus grand que les machinations des hommes qui, d’après la Bible, ne sont, aux yeux de Dieu, pas plus impressionnantes qu’une goutte au bord d’un seau ! S’il ne faut pas craindre, c’est parce que la mort n’a pas résisté à celui qui a aimé de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force. 

On comprend que le Notre Père, la prière essentielle, comporte cette demande : délivre nous du mal ! Garde-nous de la tentation ! Nous adressons cette prière au Père qui prend soin des moineaux et prendra soin des hommes bien davantage.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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