Quatrième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 26 janvier 2024

Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus chasse un démon impur qui tourmente une personne dans l’assistance interloqué de son enseignement. En quoi la guérison d’un homme « possédé » peut-elle nous concerner ? Et si cette histoire nous invitait aujourd’hui à garder le cap, à quitter ce qui « possède » notre attention pour nous recentrer sur le but véritable de notre vie ?« Dis seulement une parole et je serai guéri ».

Prédication du père Louis Groslambert pour le quatrième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, vous admirez Jésus : vous le suivez sans doute parce qu’il parle bien, avec autorité, parce qu’on comprend ce qu’il enseigne, parce qu’il guérit des malades, rend la vue aux aveugles… bref, parce qu’il fait des actes bien utiles aux hommes. Aujourd’hui saint Marc raconte qu’il libère un homme d’un esprit mauvais, un possédé. Je crains qu’entendant parler de la guérison d’un homme « possédé », chacun dise que l’acte de Jésus ne le concerne pas, puisque personne ici ne relève de la psychiatrie. Pourtant, en dehors des hôpitaux psychiatriques, il y a beaucoup de personnes qui sont possédées au sens où elles n’ont pas la maîtrise de leur vie. Ne pensez-vous pas que le démon a pris les commandes chez les gens qui polluent la planète avec des drogues en promettant que ça rend heureux ? Ne pensez-vous pas que le démon a pris les commandes chez les gens qui mènent les guerres et qui disent qu’ils en ont le droit ? Au vu du nombre de coups de couteau ou de revolver entre « amis » et conjoints (c’est un comble !), ne pensez-vous pas que ces violents qui font autant de morts que les guerres sont des gens qui n’ont plus la maîtrise de leur liberté et de leur conscience ? Nous-mêmes, puisque nous faisons le mal que nous ne voudrions pas faire, puisque, alors que nous avons bien le projet d’aimer, nous sommes habités par la pulsion d’envie, le réflexe de jalousie, la stratégie de mensonge, l’appétit du profit, bref, la non fraternité…. N’est-ce pas que le démon s’efforce de prendre les commandes de notre vie ? (c’est ça être possédé)

Vous voyez que nous pouvons nous réjouir de connaître le Fils de Dieu qui libère les personnes possédées par l’esprit mauvais. Vous voyez que nous pouvons nous réjouir d’avoir été baptisés, plongés dans l’Esprit saint (avec un t), le seul esprit qui est sain (sans t)

Avez-vous écouté saint Paul : il plaide pour que nous ne soyons pas possédés – comme fossilisés – par ce que nous avons : … Saint Paul – comme Jésus – diagnostique que les hommes peuvent perdre la conduite de leur vie, s’écarter de la route du royaume de Dieu, perdre le cap … à cause de leurs amours, de leurs succès, de leurs propriétés, de leurs profits… Perdre le cap c’est oublier le but, oublier qu’on est en chemin et que ce qui aide provisoirement sur le chemin n’est pas le but du chemin. Ce qui est sur le chemin est éphémère ; il ne faut pas nous y attacher. Il faut viser le but, l’éternel.

Alors, m’appuyant sur la 1ère lecture où Dieu promet la venue d’un prophète, je suggère que nous regardions Jésus comme le prophète qui nous fait regarder le cap. C’est pourquoi nous avons chanté « ne fermons pas notre cœur mais écoutons le Seigneur » En effet, le Christ dit des paroles qui nous arrachent à notre condition d’âmes possédées et peuvent nous rendre la maîtrise de nos vies. Pour libérer l’homme possédé par son avoir, il dit « Que sert à l’homme de gagner l’univers » ; pour libérer l’homme possédé par ses rancunes, il dit : « Si vous ne pardonnez pas, votre Père ne vous pardonnera pas » ; pour libérer l’homme possédé par des pensées négatives, il dit « comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés » ; pour libérer l’homme possédé parce que ses péchés le dévaluent, il dit « je ne te condamne pas » ; et je n’oublie pas la parole centrale : « mon corps livré pour vous ».

Le cœur de tous est squatté par les esprits mauvais de l’injustice, de la violence, de l’orgueil, des rancunes, du matérialisme, des idoles… Celui qui chasse les esprits mauvais est actif chez nous. Quand nous avancerons pour communier, nous lui demanderons de faire taire avec autorité la voix du démon. Nous lui dirons : « Dis seulement une parole au démon, dis seulement « silence ! » et je serai guéri ».

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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