Sixième dimanche de Pâques

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Publié le 29 avril 2024

Demeurez dans mon amour (Jn 15, 9-17)

Quand Jésus nous dit « tu es mon ami », nous recevons la mission d’aimer les frères du même amour, avec la même confiance, avec la même miséricorde. Comme si Jésus disait à chacun « tu seras un autre moi-même ». Est-ce possible ? Sainte Thérèse de Lisieux faisait cette prière : « Seigneur, vous savez que jamais je ne pourrai aimer mes sœurs comme vous les aimez » ; (nous dirions la même chose !) Mais elle ajoute « Je ne pourrai aimer mes sœurs comme vous, Jésus, que si vous les aimez en moi ». Voilà ce qui nous rend capables d’aimer : c’est Dieu qui aime en nous, qui met en nous son amour.

Prédication du père Louis Groslambert pour le sixième dimanche de Pâques

Depuis que vous mettez les pieds dans une église, plus de dix mille fois vous avez entendu « : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Or vous ne prenez pas la répétition de cette phrase pour du rabâchage, vous ne dites pas : « ça suffit, on connaît ». Car c’est à cause de cette phrase que Jésus vous parait être le vrai sage. En effet, tous les jours, vous êtes blessés par ce qui est déshumanisant et vous trouvez dans le commandement de s’aimer la seule parade contre ce qui détériore l’humanité. « Aimez-vous » voilà la parole qui humanise, qui épanouit l’homme et constitue le fondement de la vie sociale. Aimez-vous, cela s’applique aux relations entre membres de la famille, entre voisins de quartier, entre collègues de travail, entre gens de même religion ou de religions différentes, dans la politique…Quand Jésus a écrit son testament en lavant les pieds des 12 et en donnant sa vie, il a écrit « aimez-vous, faites pour les autres comme moi, j’ai fait pour vous ».

Effectivement, il vous dit à chacun « je t’ai choisi, je t’ai aimé, je t’appelle mon ami » ; et il fait la même déclaration à celui-ci qui me casse les pieds, à celle-là qui a heurté mon amour-propre… Puisque Jésus leur dit autant qu’à moi, qu’il les a choisis, qu’il les appelle ses amis, comment serait-ce pensable de leur manquer de respect ? Les autres ont autant de dignité que nous parce que le Christ a donné sa vie pour eux autant que pour nous.

Et quand il dit « je vous ai aimés », il précise « comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés » Nous ne nous étonnons pas que le Juste soit aimé parle Père d’un amour infini ; or, rendez-vous compte : le Juste est venu pour dire que nous, pécheurs, nous recevons le même amour que celui qu’il reçoit lui-même du Père. Il est venu pour cacher nos péchés sous le manteau de sa justice. De sorte que le Père dit à chaque pécheur ce qu’il dit à Jésus le Juste : « tu es mon fils bien aimé » ; il ne dit pas « tu es un pécheur que je tolère, que je consens à aider, que je regarde avec condescendance », mais il dit « tu es mon ami, mon enfant bien aimé »… miséricorde grandiose ! amour total ! confiance absolue !… 

Quand Jésus nous dit « tu es mon ami », nous recevons la mission d’aimer les frères du même amour, avec la même confiance, avec la même miséricorde. Comme si Jésus disait à chacun « tu seras un autre moi-même ». Est-ce possible ? Sainte Thérèse de Lisieux faisait cette prière : « Seigneur, vous savez que jamais je ne pourrai aimer mes sœurs comme vous les aimez » ; (nous dirions la même chose !) Mais elle ajoute « Je ne pourrai aimer mes sœurs comme vous, Jésus, que si vous les aimez en moi ». Voilà ce qui nous rend capables d’aimer : c’est Dieu qui aime en nous, qui met en nous son amour.

Vous les couples vous savez la difficulté de vivre en couple ; probablement, si vous tenez votre fidélité, c’est que le Christ met en vous son amour. Du coup, votre union est un signe de la présence du Christ, elle a une efficacité missionnaire : aimez-vous si bien qu’en vous voyant, les gens disent « le Ressuscité est là ». Vous les célibataires : le Christ met en vous son amour ; vous donnez de l’attention à ceux-ci ou ceux-là et les gens disent « c’est ça qui grandit l’homme, le Vivant est là ».

Chacun cherche sa place dans le monde : pompier, cariste, assistante sociale, professeur… ; et certains cherchent leur place dans l’Église. D’après Jésus la bonne place à tenir, c’est n’importe quelle place pourvu qu’on aime ; quel que soit le métier choisi, nous avons notre joie à offrir du réconfort, de la paix, de l’estime, de la justice. Les personnes les plus importantes sont celles qui mettent de l’amour là où il y a la haine, du fraternel là où il y a le chacun pour soi ; de la bienveillance là où il y a le mépris. Celui qui fait cela à sa manière occupe la place centrale, puisqu’il perfuse dans l’humanité le sang qui fait ressusciter… qui apporte la paix, et donne de l’espérance.

En communiant, nous allons dire que nous sommes le corps du Christ qui a dit « mon corps livré ». Nous sommes conduits à payer de notre personne, puisqu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les autres. Si nous faisons cela, le Christ vit en nous.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF



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