Retour en homélie et photos sur la célébration de l’institution à l’acolytat à la paroisse Saint-Éloi à Seloncourt

Le dimanche 5 mai, deux candidats au diaconat dans notre diocèse ont été institués acolytes lors d’une célébration eucharistique en l’église Saint-Laurent à Seloncourt.

• L’acolytat (service de l’autel, afin d’aider le prêtre et le diacre, principalement dans la célébration de la messe) est pour eux une étape vers une ordination diaconale possible. Les candidats ont reçu, des mains de l’évêque, les attributs du service de l’autel (patène, espèces eucharistiques, le calice). Voici un retour en photos et homélie de Mgr Denis Jachiet.

Homélie de Mgr Denis Jachiet

Aujourd’hui, deux hommes candidats au diaconat vont être institués acolytes. La pratique n’étant pas courante je me suis penché sur ce mot. Le dictionnaire Larousse donne le sens suivant au mot acolyte : « individu qui en aide un autre dans des actions peu recommandables, complice » Passablement péjoratif non ? Voyons les emplois récents. Justement une nouvelle série télévisée intitulée « The Acolyte » de la saga Star Wars sort dans un mois. Enfin elle s’annonce plutôt du côté obscur si vous connaissez. Alors quand nos amis vont annoncer qu’ils sont acolytes, les voilà bien !

Bon, dans l’église ‘acolyte’ n’a pas le même sens. Étymologiquement, le mot vient du grec akolouthos qui signifie ‘celui qui suit’, le serviteur. C’est celui qui assiste le célébrant à l’autel. Il s’agit d’un service recommandable, celui-là ! Mais il doit être compris d’abord dans l’union au Christ. C’est lui qui choisit ceux dont il fait ses amis, des acteurs de sa bonté.

Imiter la bonté de Dieu en suivant Jésus

Jésus dit « vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ». Étrange !

Un peu despotique cette amitié qui commande l’ami ! Et que commande-t-il ? « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » Peut-on commander d’aimer ?

Un commandement n’est pas un ordre arbitraire, mais il exprime la volonté de Dieu. Elle n’est pas tyrannique mais bienveillante. Elle nous conduit à aimer comme Jésus nous aime. « Dieu ne nous prescrit pas un sentiment que nous ne pouvons pas susciter en nous-mêmes » dit Benoit XVI. Il nous aime, nous fait éprouver l’expérience d’être aimé et suscite en nous une réponse d’amour. « Le oui de notre volonté à celle de Dieu unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour » Deus Caritas est n° 17

Garder les commandements, cela veut dire vouloir mettre dans sa vie la bonté même de Dieu. La première dimension de l’amitié pour Jésus c’est de vouloir entrer dans l’immense bonté de Dieu. Jésus donne sa vie pour ses amis. Il cherche avant tout le bien de l’autre. Pour Jésus l’amitié qu’il noue avec les siens est un amour gratuit d’une bonté qui vient du Père.

Choisis dans l’amour de Dieu

Dieu nous montre dans la première lecture son immense liberté. Il était impensable pour un juif comme Pierre d’aller visiter un païen comme le centurion Corneille et encore moins de manger, prier avec lui et de le baptiser. C’est ce que Dieu lui a demandé !

Dieu, dans son amour, exerce une liberté sans limites. Elle s’exprime dans ses choix : les Apôtres, les saints, les serviteurs de l’Évangile. Dieu choisit librement les personnes auxquelles on n’aurait pas pensé. Comme ces païens chez Corneille à qui Dieu donne à profusion l’Esprit Saint, avant leur baptême. Il en est de même pour nous : nous avons été choisis par le Seigneur. « Ce n’est pas vous m’avez choisis, c’est moi qui vous ai choisis ».

Vous deux qui allez être institués acolytes, vous pouvez reconnaitre la libre action de Dieu dans vos vies ! Vous n’êtes pas là par hasard, sur un coup de tête, mais en réponse à un appel de Église. « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils » dit St Jean dans la seconde lecture. Mes amis, c’est le Seigneur qui vous a aimé le premier, il a ouvert en vous le chemin de l’amour qui se donne. Vous avez répondu en cheminant vers le diaconat.

Souvenez-vous de Zachée. Le regard de Jésus est allé le chercher sur son arbre et l’a rempli de l’amour qui lui a permis de changer sa vie : de collecteur malhonnête en hôte accueillant et rayonnant de générosité. Jésus s’invite dans votre foyer, dans votre cœur pour vous donner d’exercer sa bonté, de le servir et de faire du bien autour de vous !

Le ministère d’acolyte

L’acolytat est un ministère institué, et non pas ordonné comme le diaconat. Cela signifie qu’il repose pas sur un nouveau sacrement. Il s’appuie sur les forces spirituelles venant des sacrements du Baptême et de la Confirmation, mais aussi pour vous sur l’amour conjugal vivifié par le sacrement du mariage. Vous avez été d’abord appelés par l’Église sur le chemin du diaconat. Vous avez ensuite été admis parmi les candidats puis institués lecteurs.

Aujourd’hui, vous allez être institués acolytes « pour le service de la prière communautaire et de l’Eucharistie. (…) Par ce service, vous contribuerez à la croissance et à l’unité de l’Église en permettant au plus grand nombre de se nourrir du pain rompu et donné pour la multitude » (Rite d’Institution des Acolytes).

Concrètement votre ministère d’acolyte s’exprimera notamment à la messe, par la responsabilité du service de l’autel en aidant le prêtre et le diacre. Il s’agira aussi d’aller porter la communion, soit à l’assemblée dominicale comme aujourd’hui, soit à domicile ou dans les institutions, auprès des personnes qui ne peuvent venir.

Cet humble service nourrira votre amour de l’Eucharistie, votre goût de l’adoration et votre attention aux malades. A chaque fois qu’il vous sera donné d’encourager le Peuple de Dieu à la prière et aux sacrements, gardez le souci de faire grandir la communion en son sein.

Frères et sœurs, malgré nos fragilités spirituelles, nous sommes devenus disciples du Seigneur Jésus par notre Baptême. Plus encore, le Christ nous a choisis pour devenir ses amis pour refléter la bonté de Dieu. Il est là pour nous apprendre à aimer. Nous tous, disciples de Jésus ici rassemblés, allons tous à son école ! Allons à lui pour qu’il nous conduise à aimer les autres comme lui-même nous aime. Qu’il agisse aussi dans nos frères Bernard et Rémi pour qu’il soient les serviteurs de la Bonté et de l’Amour du Seigneur au milieu des hommes.