« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel » (Jn 6, 41-51)
La multiplication du pain succède à un long enseignement de Jésus, à une multiplication des paroles. Nous avons besoin de nous alimenter de toute la confiance au Père qui est en Jésus. Alors écoutons cette parole pleine de délicatesse que Dieu disait à Élie : « mange, autrement le chemin sera trop pénible pour toi ». Et disons avec reconnaissance : Jésus Christ, ta parole est le pain de la vie ».
Prédication du père Louis Groslambert pour le dix-neuvième dimanche du temps ordinaire
La multiplication du pain succède à un long enseignement de Jésus, à une multiplication des paroles. Aussi, il n’est pas étonnant que le geste de Jésus qui multiplie le pain enclenche une multiplication de commentaires dans toutes les églises tous les dimanches de l’année. Car, Jésus-Christ, aujourd’hui, nourrit son peuple en multipliant les paroles de salut, d’alliance, de confiance, d’espérance, de miséricorde. C’est la Parole qui est multipliée.
Frères et sœurs, il faut bien l’avouer, le chemin de notre vie est long et pour tenir le coup, il faut nous alimenter à la table de la Parole du Christ, pour recevoir la nourriture essentielle. En famille, la cohabitation est souvent difficile ; il faut donc, en permanence, revenir à la table du Christ afin d’alimenter notre patience, notre abnégation, et notre pardon. Les relations avec les voisins et collègues peuvent être aussi difficiles : il faut revenir à la table du Christ pour nous alimenter afin de rester sur le mode de la patience, de la bienveillance, du service mutuel… ; sans la nourriture qu’est la parole du Christ, les relations avec les autres s’aigrissent par les rivalités, les jalousies, les injustices. Il faut refaire le plein de vitamines aussi quand nous pensons aux années à venir, aux ennuis de santé, aux doutes liés aux épreuves, aux changements auxquels il faudra se plier, aux meurtrissures qui viennent avec l’âge… Nous avons besoin de nous alimenter de toute la confiance au Père qui est en Jésus. Alors écoutons cette parole pleine de délicatesse que Dieu disait à Élie : « mange, autrement le chemin sera trop pénible pour toi ». Et disons avec reconnaissance : Jésus Christ, ta parole est le pain de la vie ».
Les professionnels de la santé mettent en garde contre l’auto-médication. De même Jésus met en garde contre les nourritures qui ne nourrissent pas et, comme un bon médecin, nous demande de respecter l’ordonnance : « si quelqu’un mange de mon pain il vivra ; sinon, il n’aura pas la vie en lui ». N’a-t-il pas raison ? Pour guérir des médiocrités, des trahisons, des infidélités, on ne trouve aucun remède dans les magasins ; le seul remède consiste à absorber les richesses de l’unique homme exempt de malversation, de trahison, d’infidélité… l’homme venu du ciel.
Je parle d’ordonnance, parce que, avec la Parole et le pain, l’eucharistie vise la guérison : ne prions-nous pas ainsi : « dis seulement une parole et je serai guéri ? » Avez-vous noté que ce qui guérit, c’est la Parole. Isaïe l’avait dit : « ils seront tous instruits par Dieu lui-même ». La parole de la Bible, la parole du Dieu d’amour, fait vivre autant que les paroles humaines. Cette puissance de la parole d’amour n’étonne pas, car l’enfant vit autant de s’entendre dire « mon chéri » que de prendre son biberon et de manger des tartines. De même, les ‘je t’aime’ de l’époux et les paroles d’estime des collègues sont une nourriture indispensable. A plus forte raison, la parole selon laquelle nous sommes choisis par Dieu, attendus par Dieu, collaborateurs de Dieu… nous fait vivre autant que nos beefsteaks. Que chacun savoure cette parole : « le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi, alors que j’étais pécheur ». Rendons grâce en disant : « Ta Parole nous donne la vie »
Que chacun savoure cette parole : « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement »… Rendons grâce à disant : « Jésus, tu es le pain vivant descendu du ciel »