Vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 30 août 2024

Les pharisiens étaient à cheval sur le lavage des mains, et l’observance de plus de 600 commandements. Jésus, lui, se préoccupe prioritairement de la qualité du cœur. Il connait les intentions du cœur. Il sait si notre cœur est près de lui ou loin de lui. C’est là le critère de la pureté. Notre cœur est pur quand nous honorons Dieu des lèvres et que notre cœur est près de lui.

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire

Quand Dieu donne ses commandements, son seul but est d’empêcher l’homme de tomber dans l’esclavage. En donnant les commandements à Moïse, Dieu disait « je vous ai fait sortir d’Égypte, de l’esclavage du pharaon ; sous-entendu : je vous donne mes commandements pour que vous ne redeveniez pas esclaves de vos passions ». Or Jésus diagnostique que les gens re-deviennent esclaves. À l’heure actuelle, parmi les mille esclavages, il y a celui du « conformisme » ; il faut faire comme les autres ! Ce qui fait que les chrétiens ne sont guère repérables. Même chez des baptisés, des fêtes religieuses sont partiellement ou totalement vidées de leur contenu de foi : puisque la société a fait de Noël la fête des cadeaux et de la gastronomie, bien des baptisés fêtent Noël sans penser à Jésus. Puisque l’Épiphanie est pour tous le partage de la galette, bien des baptisés tirent les rois et oublient que la vraie joie est de voir que Jésus attire les païens. Puisque la société très laïque tient à Pâques et Pentecôte pour l’aubaine de week-ends prolongés, bien des baptisés ne célèbrent plus la victoire sur la mort. C’est pire que du relâchement. Car ce relâchement-là ne rend pas libre mais conduit à devenir esclave des comportements communs qui sont tyranniques. Le conformisme transforme les êtres libres en moutons grégaires.

Frères et sœurs, Dieu nous a appelés à la liberté et il nous trouve stupides de nous attacher, comme des esclaves, à ce qui se fait dans la société civile. « Vous laissez de côté, et même vous rejetez le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes et établir votre tradition ». Oh ! Dieu qui nous crée libres n’est pas blessé si nous faisons nos choix ; il est blessé de nous voir choisir ce qui nous rend esclaves ! Un papa n’est pas blessé si son fils a une opinion personnelle ; mais il souffre si les choix de son fils le rendent esclave.

Les pharisiens étaient à cheval sur le lavage des mains, et l’observance de plus de 600 commandements. Jésus, lui, se préoccupe prioritairement de la qualité du cœur. Il connait les intentions du cœur. Il sait si notre cœur est près de lui ou loin de lui. C’est là le critère de la pureté : le cœur est pur quand il n’est pas mélangé – au sens où l’on parle d’eau pure, de vin pur. Notre cœur est pur quand nous honorons Dieu des lèvres et que notre cœur est près de lui. Notre cœur n’est pas pur quand nous honorons Dieu des lèvres et que notre cœur est loin de lui. J’aurais beau dire le credo et respecter les usages liturgiques, si je n’ai pas l’amour du Christ et des frères, je ne suis qu’une peau de tambour.

Alors, j’en reviens au conformisme, à cette obligation (ou à cette paresse) qui conduit à ajuster notre vie à ce que font les autres. Ce conformisme amène à penser que ce qui nous rend impurs, c’est ce qui vient de l’extérieur de nous. De là aussi, le réflexe d’accuser les autres d’être responsables de tout ce qui ne va pas. Or, je ne suis pas orgueilleux parce que je fréquente un orgueilleux et il ne suffirait pas que je m’éloigne d’un violent pour n’avoir plus de violence en moi. Il y a de l’orgueil et de la violence en moi parce que je n’ai pas été le portier de mon cœur et parce que j’ai laissé entrer en moi cet orgueil et cette violence dont je suis maintenant esclave. Jésus dit même que mon cœur est infiniment plus pollué par les paroles méchantes que je dis que par les paroles méchantes que j’entends.

Le péché est venu salir notre cœur. Mais « heureux qui lave son vêtement dans le sang de l’Agneau ! Le Sang de l’Agneau, le sang du Christ, l’amour infini du Christ est seul capable de faire en sorte que si nous sommes rouges comme le vermillon, nous devenions blancs comme la neige. Voyez comme il nous faut faire attention et adorer – c’est-à-dire donner la place éminente – à celui qui a dit « mon sang versé pour vous ».  
            Réjouissons-nous ! Jésus est envoyé par le Père pour donner à l’homme sa pureté. 

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