Premier dimanche de l’Avent

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Publié le 28 novembre 2024

L’Évangile qui nous introduit dans le temps de l’Avent annonce l’écroulement de la lune, des étoiles et du temple. Pourquoi l’auteur de la Bonne Nouvelle annonce des calamités ? Comment peuvent-elles être une bonne nouvelle ? Pourquoi Jésus effraie en parlant d’un grand bouleversement du monde et conclut en même temps : « Redressez-vous, relevez la tête » ?

Prédication du père Louis Groslambert pour le premier dimanche de l’Avent

LE CHRIST PRÉSENT AUX HOMMES SOUFFRANTS

Le bon sens voudrait que, l’auteur du livre appelé Évangile (Bonne Nouvelle) s’abstienne d’y écrire des annonces de calamités. Or d’après Saint Luc, Jésus prédit que « les nations seront affolées, que les hommes mourront de peur… ». Pourquoi le prophète de l’amour de Dieu annonce-t-il que le monde doit passer par des turbulences terrifiantes pour accéder à la joie du face à face avec le Christ ? Et pourquoi « se redresser et relever la tête » alors que le monde est affolé par des tempêtes politiques, des crises écologiques, des injustices économiques, et des menaces sur la santé ? 

D’abord, il est clair que les prédicateurs de la foi en Jésus sont des gens réalistes ; ils sont conscients des problèmes du monde. Ensuite, les prédicateurs nous rappellent que Jésus a été affronté lui-même à cette énorme tragédie nommée passion. Frères et sœurs, souvenons-nous que lorsque les hommes perdent leurs biens, leur sécurité, leur dignité… lorsqu’ils sont affolés et meurent de peur, ils ont, tout proche d’eux, le Seigneur qui a connu la même tragédie et qui a promis « je suis avec vous tous les jours », y compris les jours où le climat est angoissant. Frères et sœurs, si vous êtes traversés par une grande inquiétude, faites mémoire du Christ du vendredi saint ; et écoutez-le frapper à la porte de votre cœur, lui qui est désormais ressuscité et qui a mis à ses pieds tous nos ennemis. À cause de la proximité du ressuscité, vous comprenez pourquoi l’Évangile conclut : « Redressez-vous, relevez la tête ».

UN MONDE NOUVEAU

L’Évangile annonce l’écroulement de la lune, des étoiles et du temple. Cela effraie parce que, même si nous sommes mécontents du présent, nous n’aimons pas l’inconnu (d’où la résistance à toute évolution ; d’où les idéologies qui exploitent la peur devant l’avenir). Mais, quel est votre avis ? Diriez-vous qu’est sage l’homme victime d’injustice qui se plaindrait du renversement des structures d’injustice ? Diriez-vous qu’est sage l’homme méprisé qui se plaindrait lorsque sont abattus les mécanismes de mépris et de violence ? Nous avons tout à gagner si prend fin ce qui fait pleurer les hommes. Frères et sœurs, le Christ ne vient pas replâtrer des fissures, mettre quelques baumes sur les blessures et dire quelques paroles de consolation. Non, pour sauver, il fait toutes choses nouvelles, comme l’aurore qui ne se contente pas d’apporter quelque correctif à la nuit, mais qui renouvelle tout. En parlant du bouleversement du monde, Jésus ne cherche pas à faire peur ; il rappelle que pour accéder à des relations de paix, de justice, il faut accepter que ce qui génère les mépris et les violences soit renversé, et que toutes les idolâtries soient abattues.

UN GERME

Dieu dit par le prophète « Je ferai naître un germe ! » pour renouveler le monde. Ce germe est évidemment le Jésus qui a pris chair il y a 2000 ans. Mais constamment, Dieu ensemence le monde par le Christ ressuscité. ce monde injuste, Dieu l’ensemence par Jésus qui est germe de justice, et si vous le voulez bien, vous cultiverez ce germe ; ce monde prétentieux, Dieu l’ensemence par Jésus qui est germe de miséricorde, et si vous le voulez bien, vous ferez grandir ce germe ; ce monde inconstant, Dieu l’ensemence par Jésus qui est germe de fidélité, et si vous le voulez bien, vous soignerez ce plant de fidélité et, au lieu d’être aveuglé par les difficultés du présent, le monde s’étonnera d’avoir de l’espérance…

Parler de germe, c’est utiliser le langage de la patience. Le salut du monde est une affaire de germination lente. De ce fait, si le germe déposé à Bethléem, il y a plus de 2000 ans continue de grandir, il ne faudrait pas que nous préparions Noël en regardant seulement la venue du Christ, autrefois. Préparons Noël en observant que le Christ vient actuellement pour « former l’amour dont nous aimerons éternellement » (oraison après la communion).


UNE ACTION DE GRÂCE


Durant l’Avent – comme toute l’année – sachons rendre grâce. Sachons que le Père donne tout, qu’il est riche en miséricorde, qu’il met dans le cœur de chacun son germe de justice, qu’il enseigne aux humbles son chemin. Puisque le Fils de l’homme est en train de venir, et pour ne pas nous laisser surprendre, rendons grâce !

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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