Noël nous rappelle un événement essentiel de l’histoire. Il s’agit de la venue du Fils de Dieu parmi nous, son entrée dans la condition humaine. La sagesse de l’Église du IVe siècle a été de créer une fête liturgique pour que les fidèles. En effet, à Noël, les fidèles célèbrent le Fils unique du Père, né de la Vierge Marie.
Prédication du père Louis Groslambert pour la Nativité du Seigneur
Cette nuit, nous avons célébré la Parole qui disait ceci : au Peuple qui marche dans les ténèbres, Dieu offre de voir la lumière. Aujourd’hui, la parole renchérit en disant que « la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». Frères et sœurs, que les ténèbres se présentent sous la forme des violences, des mépris, des injustices, des infidélités… elles n’arrêteront pas la lumière du Christ ! Voilà pourquoi nous faisons la fête aujourd’hui. Mais essayons d’exprimer en quoi la personne du Christ est la lumière que le monde ne peut pas éteindre.
Le Fils de Dieu est la lumière de notre temps parce qu’il est venu dans notre temps. Nous nous imaginons que, quand Dieu crée le monde, il regarde son œuvre de l’extérieur comme la couturière regarde le manteau qu’elle vient de réaliser, ou comme le maçon regarde de l’extérieur le mur qu’il a bâti. Non, Dieu fait autre chose que nous toiser du haut de son éternité : quand le Fils de Dieu se fait chair, l’Éternel entre dans le temps, ne voulant pas que son sort soit meilleur que le nôtre ; il vient parmi nous sans exiger un régime de faveur ; il est concerné par ce que vivent les peuples, il est affecté autant que nous par les joies et les peines ; il connait la faim, la fatigue, les inimitiés, la peur de mourir, la mort misérable. Le Verbe s’est fait chair ; il porte bien son nom « Dieu avec nous, Emmanuel » ; c’est lumineux. Le malade peut dire « il souffre avec moi », l’endeuillé peut dire « il pleure avec moi », le jeune peut dire « il regarde l’avenir avec moi » … C’est lumineux.
Fêter Noël, c’est se réjouir d’entendre Dieu nous dire le mot le plus beau : « Je t’aime ».
Fêter Noël, fêter la décision de Dieu d’entrer dans notre condition, c’est conclure que rien ne peut nous séparer de son amour. C’est lumineux.
Saint Paul dit qu’aux yeux de beaucoup, il est scandaleux, fou, invraisemblable… d’affirmer que Dieu dit « je t’aime » à ce monde plein d’horreurs et d’idolâtries. Pourtant en affirmant que le Verbe s’est fait chair, nous professons qu’entre Dieu et nous, il y a une communauté de personnes si étroite que les évangiles – notamment l’évangile de Cana – parlent des noces. Nous affirmons que Dieu est venu chez les hommes d’une façon telle qu’il ne lui est désormais plus possible d’être dans la gloire sans les hommes et sans le monde.
Nous affirmons aussi qu’à partir du Verbe fait chair, et sous la poussée inexorable de son amour, tout s’achemine vers Dieu. Le temps est déjà enveloppé par l’éternité, toutes les larmes des hommes sont déjà séchées parce que le Fils de Dieu les a toutes pleurées et menées au matin de Pâques. C’est lumineux !
Noël ! le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ! Car un enfant nous est né… Le Verbe a habité parmi nous. En lui était la vie ; et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ».