Dans l’Évangile de ce premier dimanche de Carême, Jésus maîtrise les tentations, ne se prosterne pas devant Satan, ne remplace pas le Père par une idole. Le Christ avait la parole d’amour dans sa bouche et dans son cœur ; il est lui-même la Parole de Dieu. Sachant que toute parole d’amour a le pouvoir de nous faire agir pour la personne qu’on aime, pensons que la Parole de Dieu a le pouvoir de mettre l’amour dans notre cœur pendant ce Carême.
Prédication du père Louis Groslambert pour le premier dimanche de Carême
Notre Carême nous oriente vers Pâques ; il faut que nous le vivions comme un temps de joie, un temps d’espérance joyeuse : car au bout du tunnel de nos histoires pas toujours reluisantes, nous voyons la lumière de Pâques, au bout de notre traversée du désert, il y a la Terre Promise, la lumineuse victoire de l’amour de Dieu sur toutes les bassesses des hommes. Comme l’Église le dit avant la communion : nous sommes invités aux noces, à la grande alliance : donc remplissons-nous d’espérance et réjouissons-nous.
De plus, comme écrit Paul, la parole d’amour est déjà près de chacun, dans notre bouche et dans notre cœur. Sachant que toute parole d’amour a le pouvoir de nous faire agir pour la personne qu’on aime, pensons que la Parole de Dieu a le pouvoir de mettre l’amour dans notre cœur pendant ce carême : donc, remplissons-nous d’espérance et réjouissons-nous !
Le Christ avait la parole d’amour dans sa bouche et dans son cœur ; il est lui-même la Parole de Dieu. C’est pourquoi il fait tout par amour : il n’agit pas pour lui mais pour les hommes, il valorise le Père plutôt que de se faire applaudir, et il renonce à la séduction des choses matérielles. Vous avez reconnu les trois tentations.
Jésus maîtrise la tentation de changer les pierres en pain : son corps a faim ; mais il a dans le cœur la Parole du Père qui est le vrai pain. Nous allons communier à ce vrai pain. Alors, tandis que la publicité martèle que l’homme vit de pain et de possessions, savourons la joie de recevoir la Parole selon laquelle le Seigneur fait tout pour que nous ayons la vie. Notre conversion de carême est de cultiver la confiance au Père qui donne la vie. Prions avec espérance et disons : « Seigneur, j’attends ma vie de toi, et pas des choses de la terre ».
Jésus maîtrise aussi la tentation d’utiliser la puissance du Père pour faire une prouesse qui éblouirait la population et la forcerait à croire en lui ! Il est vrai que Jésus a beaucoup souffert que les gens ne croient pas en lui et, profitant de cette souffrance, Satan lui suggère de faire un prodige ! Imaginez la publicité que serait un saut de 40 mètres ! Mais Jésus a dans le cœur que le Père est le Père, et que la relation d’amour – la relation filiale – serait gravement dénaturée s’il utilisait le Père et le réduisait au rôle de faire-valoir. Alors, savourons avec joie que nous soit rappelée la Parole selon laquelle Dieu n’est pas au service de nos projets. Notre conversion de carême est de lutter contre le désir que Dieu serve nos projets. Pleins d’espérance, disons : Père, que ta volonté soit faite et non la mienne »
Jésus maîtrise aussi la tentation de dominer, donc la tentation d’avoir raison, la tentation de faire la leçon aux autres. Jésus a été comme nous, exposé à la suggestion de Satan « si tu veux dominer, prosterne-toi devant moi ». C’est de l’arnaque, car si Jésus se prosternait devant Satan, il avouerait que c’est Satan qui est Dieu ; il remplacerait le Père par une idole. Mais Jésus a dans le cœur la parole selon laquelle le Père est le seul devant qui on se prosterne. Quant à nous, nous avons expérimenté que chaque fois que nous nous prosternons devant le non-amour, nous faisons des dégâts ; alors, savourons avec joie que soit dans notre cœur et nous soit rappelé le commandement de n’adorer que Dieu. Notre conversion de Carême, c’est de ne pas adorer nos biens mais de partager. Disons : Père, toi seul es saint ! Toi seul, es digne de louange.