Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels.
Homélie de Mgr Denis Jachiet pour le Vendredi Saint
Cet homme en qui l’autorité n’a trouvé « aucun motif de condamnation » a été arrêté, maltraité, condamné, torturé et exécuté. Un innocent de plus a subi une exécution inique. Demandons-nous : qui a été responsable de la mort de Jésus, le Fils de Dieu ?
Parmi les 12 Apôtres, Judas a trahi et livré son maitre aux autorités religieuses de Jérusalem par un baiser. Lequel des 11 autres a été capable de rester près de lui, sinon Pierre en le reniant trois fois ?

Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du crâne », autrement appelé « Calvaire ») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.
Les chrétiens sont appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle), démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi saint, appelé « célébration de la Passion du Seigneur », est centré sur la proclamation du récit de la Passion. Il est proposé aux fidèles un Chemin de croix qui suit les étapes de la Passion du Christ.
Homélie du père Louis Groslambert pour le Vendredi Saint 2025
Frères et sœurs, l’Église nous fait entendre que le procès de Jésus a été une mascarade, et que sa mort a été une scène de torture… mais nous ne pleurons pas comme on le fait lors des funérailles. Pourquoi ?
La croix ! En la regardant, j’ai pensé à l’ingénieur grec Archimède qui disait « Donnez-moi un point fixe et un levier, et je soulèverai le monde ». S’il avait vécu 2 siècles plus tard et s’il avait été disciple de Jésus, Archimède aurait appris de Jésus où est le point fixe et où est le levier. Nous, nous avons appris que le point parfaitement fixe, c’est le Père et son amour fidèle, et que le levier qui soulève le monde au-dessus de ses bassesses, c’est l’amour du Fils sur la croix. A cause de la révélation de cette nouvelle nous ne pleurons pas !
La fidélité de Dieu se révèle invariable, constante, définitive, quand son fils préfère mourir plutôt que d’abandonner les pécheurs ; la fidélité de Dieu est vraiment le seul point fixe ; vous voyez s’effondrer les empires les plus puissants, mais vous voyez la croix toujours dressée. Les leviers dont les humains se servent pour faire bouger les gens sont parfois le mensonge, la peur, l’intimidation ; mais le levier dont Dieu se sert pour relever l’humanité, c’est l’amour sans limite qu’il offre aux gens trahis, aux victimes de faux témoignages, aux enfants, aux femmes et aux hommes battus même par des proches, assassinés, persécutés, torturés… qu’ils habitent Gaza, ou Kiev, qu’ils soient installés ou migrants, qu’ils souffrent dans leur corps ou dans leur cœur.
Celui qui actionne le levier de l’amour porte les difficultés d’autrui. C’est bien le levier que le Christ a utilisé le vendredi saint : l’immortel vivant n’avait pas en lui de quoi souffrir et mourir ; il a voulu prendre de nous ce qui nous fait souffrir et mourir. Et nous qui n’avions pas en nous de quoi vivre, il a voulu nous donner tout ce qui le fait vivre. Voyez cet admirable échange. Ce qui vient de nous, c’est par cela qu’il est mort ; ce qui vient de lui, c’est par cela que nous vivons !
Après avoir contemplé la croix, le point le plus fixe du monde, puissions-nous partir d’ici, avec la décision d’avoir pour repère fixe le mystère du vendredi saint…; et après avoir contemplé le levier dont Dieu se sert, puissions-nous prendre la décision d’utiliser le même levier : le don de nous-mêmes.
Nous allons communier avec tous les membres du corps du Christ en adressant nos demandes au Seigneur qui est le point fixe, Emmanuel, Dieu avec-nous, Dieu avec les souffrants. Et puis nous allons communier avec le Christ en vénérant sa croix, ce bois sur lequel Dieu a exposé son amour sans limite. Enfin nous allons communier avec le Seigneur en lui disant : puisque tu as pris de nous ce qui fait mourir, fais que nous recevions de toi la grâce qui rend victorieux de la mort.