Le temps de l’Avent (du latin adventus, “venue, avènement”) s’ouvre en ce dimanche 27 novembre, le 4ème dimanche précédant Noël. L’Avent est la période durant laquelle les fidèles se préparent intérieurement à célébrer Noël, événement inouï, et décisif pour l’humanité, puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes : de sa naissance à sa mort sur la Croix, il a partagé en tout la condition humaine, à l’exception du péché. C’est une attente vivifiante, un temps privilégié, pour demander à l’Esprit Saint de nous disposer à célébrer dans la joie la Nativité de Jésus.
Homélie du père Louis Groslambert pour le premier dimanche de l’Avent 2022
Frères et sœurs,
L’Église se prépare à fêter Noël. Elle a de quoi se réjouir ! En effet, quand nous nous apercevons que le Christ vient chez nous pour que nous ne soyons pas seuls, nous sentons que Dieu est notre allié et nous nous sentons forts. Mais, pour nous apercevoir de la venue du Christ, pour nous préparer à Noël, il ne faut pas nous contenter de repérer les boites de foie gras ou les objets à offrir en cadeaux ; il faut, comme dit saint Luc, « veiller », rester éveillé. Ce mot est considéré comme fondamental non seulement par les chrétiens, mais par tous les gens qui s’appliquent à une vie spirituelle, tels les bouddhistes. En effet, vous savez que Bouddha signifie « l’éveillé ». Toute vie spirituelle suppose d’être en éveil, loin de l’insouciance et de la nonchalance. Il ne faut donc pas que notre seul souci soit de manger, de boire, de vivre des amours, de mettre de l’argent de côté, de faire des projets (toutes choses importantes assurément). Vous comprenez que l’Église tienne le rôle d’un lanceur d’alerte, qu’elle dise avec saint Paul : « c’est l’heure de sortir de votre sommeil »
Vous comprenez aussi que, faisant référence à Noé à l’époque du déluge, l’Église nous presse de monter dans l’arche du nouveau Noé, le Christ, pour échapper au déferlement des catastrophes issues du péché. Si vous désirez vous éloigner de la calamité des injustices, de la catastrophe du dérèglement du climat, du drame de l’isolement, de la honte du racisme etc… montez vite dans l’arche du Nouveau Noé pour apprendre la relation fraternelle ! Dans l’arche du nouveau Noé, on n’apprend plus la guerre ; on veille à transformer les épées qui génèrent la mort en charrues qui génèrent la vie. Dans l’arche du nouveau Noé, on veille à rejeter les activités des ténèbres et on veille à se conduire en fils de lumière.
Frères et sœurs, l’Église tient ce rôle bien utile. Mais, c’est qui, l’Église ? Pas seulement le Pape, pas seulement les gens qui ont sélectionné les lectures bibliques… L’Église qui nous presse de rester éveillés, ce sont les saints que nous côtoyons : ce voisin qui ne reste pas nonchalant pas quand il est question d’aider les autres nous invite à être nous-mêmes en éveil ; cette voisine dont le regard est fait de bienveillance nous invite à regarder les autres avec le même regard ; ce collègue qui est artisan de paix nous réveille quand nous nous laissons aller à des propos générateurs de division ; cette belle-sœur qui sait calmer les emportements nous invite à monter dans l’arche du Nouveau Noé… Chaque rencontre humaine où quelque chose peut nous rendre la dignité, c’est le temps où Dieu nous visite.
En disant que des frères et des sœurs sont des veilleurs, qui attirent notre attention, j’exprime en fait comment le Seigneur vient dans nos vies. Inversement, je dis qu’en étant nous-mêmes veilleurs, en attirant l’attention des autres par un comportement de justice ou de bonté, nous collaborons à la venue du Seigneur chez eux. Le Seigneur vient ainsi par les hommes en qui il vit ; mais pour le voir, il faut être éveillé, il faut être exercé à voir les signes de sa présence dans les conversations et les comportements. Nous nous préparerions bien à Noël si chaque jour, nous écrivions un fait, ou une parole qui sont à nos yeux des signes que le Christ vient dans le monde.
D’une manière ou d’une autre, nous chantons « venez, divin messie » ! Ce désir de rencontrer le Seigneur au long de nos années est essentiel ; ce désir de voir le jour où les relations humaines ne seront plus basées sur la violence mais sur l’amour est évidemment primordial. Mais il nous faut être éveillés pour entendre le Messie nous dire « venez vers moi ». Il nous le dit par ceux qui portent la paix, qui relativisent telle attitude malheureuse, qui atténuent des inquiétudes… Aux hommes qui disent : Venez, divin Messie…le Messie répond : Vous les hommes, réveillez-vous ; venez vers moi.
Méditer les textes de ce dimanche avec l’émission Parole pour un dimanche :
Ce dimanche, nous commençons une nouvelle année liturgique
“Gardez en tête l’image d’une vrille, qui vient creuser notre désir de découvrir la liturgie, et qui déploie l’histoire sainte du salut.”
Bernadette Mélois, Directrice du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle, nous explique ce qu’est une année liturgique.