21ème dimanche du temps ordinaire

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Publié le 20 août 2021

Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.

C’est dimanche, le jour où nous faisons mémoire de l’alliance de Dieu. Décidons-nous de vivre en alliés de celui qui nous a aimés au point de donner son Fils, comme le rappelle la croix ?

Homélie du père Louis Groslambert pour le 21ème dimanche du temps ordinaire

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Après la 2ème lecture :

Six mots ont fait sursauter toutes les dames et quasi tous les messieurs : « femmes, soyez soumises à votre mari ». Ces six mots font forcément problème à notre époque, et il faut que je dise quelques mots pour que nous les comprenions mieux. Saint Paul a les yeux en permanence sur le Christ en croix. Il développe l’idée que Dieu aime l’humanité mieux qu’un homme aime sa femme ; en effet, s’il est vrai qu’un homme donne sa vie pour son épouse qui est aimable, et s’il est vrai qu’une épouse donne sa vie pour son mari qui est aimable, il est vrai que le Christ donne sa vie pour l’humanité alors qu’elle est loin d’être toujours aimable. Autrement dit, on doit regarder l’amour humain comme une image qui doit se rapprocher autant qu’elle peut de l’amour de Dieu tel qu’il s’affiche sur la croix. Et l’Église est soumise au Christ, non pas parce qu’elle le prend pour un chef tyrannique, mais parce qu’elle voit qu’il lui donne un amour infini : aussi quand saint Paul parle de soumission au Christ, et de soumission à son époux, il parle d’admiration éblouie. Si saint Paul dit que le Christ est la tête de l’Église, ce n’est pas parce que l’humanité doit être soumise servilement au Christ, mais parce qu’elle admire son Seigneur tout occupé à la servir. Alors cette relation où l’un admire l’amour de l’autre, Paul la transpose dans le mariage : entre époux et épouses, il n’y a pas de tyrannie, mais le réflexe du service mutuel, à l’image du Christ qui s’est livré pour son Épouse, l’Église. J’ai dit ‘service mutuel’ car il y a la réciprocité ; St Paul : « par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ». Ceci est une règle fondamentale dans les couples ; si seulement c’était une règle fondamentale entre tous les paroissiens !

Après l’évangile :

Vous avez entendu ? Quand Jésus fait l’homélie, la réaction des gens est de s’écrier : « ce qu’il dit est intolérable » et beaucoup lui tournent le dos. Des 5000 hommes qui acclamaient Jésus après la multiplication des pains, il n’en reste quasi que 12 à qui Jésus dit avec son infini souci de liberté : « voulez-vous partir vous aussi ? ». Tirons une première conclusion : si nos contemporains tournent le dos à l’évangile et à la messe, ce n’est pas parce que les catéchistes sont mauvais ou que les homélies sont nulles, puisque quand le catéchisme est fait par Jésus, le meilleur catéchiste, les gens lui tournent le dos.

La difficulté d’aujourd’hui est la même qu’au temps de Jésus : Jésus la diagnostique en disant « mes paroles vous scandalisent ». Tous les prophètes ont choqué, la foi est choquante. Jésus et l’Église choquent quand ils demandent de renoncer à ses réflexes égoïstes pour adopter la loi du don de soi ; ils choquent quand ils disent que la sagesse est de faire confiance ; l’homme formaté par les plaisirs et les loisirs est choqué quand on lui dit de prendre sa croix, de mourir à lui-même. Tirons une seconde conclusion : L’Église sera toujours un corps étranger qui subit le rejet et soulève les protestations. On comprend que soit mal reçue une Église qui annonce la nécessité de faire passer l’homme avant la finance, l’avantage de l’autre avant son propre avantage, qui demande de se convertir…

Rendons grâce, car l’Esprit saint a donné à une part importante de l’humanité (le peuple immense des baptisés) de n’être pas heurtés par les exigences de l’évangile. Ils sont en effet innombrables ceux qui disent avec Pierre : « Je ne veux pas te quitter ; à qui d’autre pourrais-je aller ? Toi seul as donné ta vie pour moi ! toi seul me fais une confiance absolue en me donnant ma vocation ! toi seul avec ton amour, ton respect, ton pardon, ton sens de la justice… es la base de la société ! Toi seul dis ce qui fait grandir l’homme, ce qui soude la famille humaine, ce qui conduit à la vie ».

Tirons une troisième conclusion : il faut adapter notre vie à notre profession de foi. Nous ne pouvons pas dire à Jésus « je t’aime p’être bien que oui, p’être bien que non ». Nous ne pouvons pas dire, lors de la nuit pascale : « je renonce à Satan », et continuer de pactiser avec ce qui déshumanise et asservit : l’égoïsme, la jalousie, l’injustice, la violence, le mensonge, la mort. Puisque qu’il n’y a que Jésus qui soit lumière, paix, joie, fidélité, vers qui d’autre irions-nous ? Professons la foi en celui hors de qui il n’y a pas de paix, sans qui il n’y a pas de joie, sans référence à qui, il n’y a pas de justice.  JE CROIS EN DIEU……

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