Le Christ ne change pas l’eau en vin sans la participation des hommes. C’est pourquoi Marie nous avertit : si vous voulez que le maître miséricordieux vous transforme, « faites ce qu’il vous dira ». La preuve que la vie est changée quand on fait ce que Jésus dit, c’est que tout est changé quand interviennent des gens qui agissent comme Jésus : Mère Teresa, le P Pedro, Carlo Acutis… et des discrets comme vous. Si nous pouvions faire toujours ce que dit Jésus, nous inonderions le monde de joie !
Prédication du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche du temps ordinaire
Que les courageux militants de la lutte contre l’alcoolisme ne croient pas que Jésus a changé l’eau en vin pour encourager la consommation abondante de vin ! Jésus est venu, je cite ses propres paroles, « pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie » En écrivant que Jésus donne le vin en abondance, Saint Jean dit qu’il donne en abondance, pas l’alcool, mais la vraie joie.
La vraie joie ! Car il y a de la fausse joie : même si des gens s’amusent, même si Charles Trenet chantait « Y a d’la joie », même si les jeunes s’étourdissent au cours de soirées et de nuits, la vraie joie n’est pas au rendez-vous chez beaucoup de contemporains ; je pense d’ailleurs que le désir de musiques fortes et la consommation d’alcool sont les symptômes d’un grand manque. Bien que certains aient beaucoup de moyens, bien que certains acquièrent des propriétés, que d’autres reçoivent des éloges… leur vie reste fade comme l’eau. Si des gens se suicident, c’est qu’ils sont comme les invités de Cana, dans l’impossibilité de se réjouir vraiment de la vie ; ils ont des coupes mais, dans les coupes, il n’y a pas de vin, il n’y a que de l’eau fade.
Que veut nous dire Saint Jean ? Que Jésus change tout ! Ce n’est pas l’abondance du vin qui change tout, mais l’abondance de la grâce, la présence de Jésus Christ, le « je t’aime » de Jésus. Jésus change le boiteux en homme qui marche, le découragé en homme qui espère, le prisonnier en homme libre, l’homme qui vit exclu en homme réintégré, l’homme qui rumine ses rancunes et s’y enlise en homme qui pardonne et va de l’avant… Jésus remplace l’obéissance tatillonne aux 613 commandements des juifs par l’enthousiasme de l’amour : « Je vous ai aimé… aimez-vous les uns les autres ? » Oui, quand Jésus entre dans nos vies, le monde ancien s’en va, un nouveau monde est là, goûteux, savoureux.
Mais le Christ ne change pas l’eau en vin sans les hommes. C’est pourquoi Marie nous avertit : si vous voulez que le maître miséricordieux vous transforme, « faites ce qu’il vous dira ». La preuve que la vie est changée quand on fait ce que Jésus dit, c’est que tout est changé quand interviennent des gens qui agissent comme Jésus : Mère Teresa, le P Pedro, Carlo Acutis… et des discrets comme vous. Si nous pouvions faire toujours ce que dit Jésus, nous inonderions le monde de joie ! C’est notre manque de fidélité qui empêche le Christ de mettre sa joie dans le monde. On le voit ; ce n’est pas aux autres de se convertir ; c’est à nous de laisser le Christ changer notre eau en vin, notre tiédeur en ferveur, notre indifférence en fraternité … c’est à nous de faire ce qu’il dit.
Une mention est intéressante : Jésus fait du nouveau à partir de l’ancien, il fait du divin à partir de l’humain, il fait du vin à boire à partir de l’eau dont les juifs s’aspergeaient. Et ici, à la messe, il fait sa présence à partir de notre pain et de notre vin. C’est qu’il fait grand cas de la vie humaine, comme un époux fait grand cas de son épouse. Dieu fait grand cas de vos joies, de vos efforts, de votre générosité, de votre attention fraternelle… Il est pour l’humanité comme un époux pour son épouse. Frères et sœurs, l’idée que Dieu serait comme un commissaire enquêteur appliqué à identifier nos péchés doit impérativement être remplacée par l’idée qu’il nous aime comme un époux. Et qu’il fait tout pour que notre joie soit parfaite.