En ce deuxième dimanche de Carême, nous fêtons la transfiguration de Jésus. Lorsque le Christ aura les traits d’un homme méprisé et torturé, sa gloire sera cachée aux yeux des hommes. Pour que trois d’entre les disciples n’interprètent pas sa mort comme le contraire de la gloire – il se montre à eux transfiguré, resplendissant et qualifié de Fils bien aimé.
Prédication du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche de Carême
Vous êtes bien persuadés que le maître-mot de la vie chrétienne, c’est l’alliance de Dieu avec les hommes ; vous avez expérimenté qu’il vous tient par la main. Saint Paul a exprimé l’alliance en disant : « Dieu est pour nous ». Et Jésus l’a montré en agissant avec miséricorde, en soignant les blessés, en réconfortant les accablés, en pardonnant aux pécheurs. Frères et sœurs, vous pouvez tout espérer car vous avez un allié de poids : le Seigneur Dieu du ciel et de la terre.
Il est probable que vous vous êtes étonnés en écoutant, dans la 1ère lecture, le récit de l’alliance de Dieu avec Abraham. L’auteur décrit l’alliance selon les procédures en vigueur à l’époque d’Abraham (1800 ans avant JC): les deux partenaires d’un contrat tuaient une bête, la coupaient en deux, et passaient entre les deux moitiés en disant : « que je sois moi-même coupé en deux comme cette bête si je suis infidèle au contrat ». C’est pourquoi le récit dit que Dieu a obéi à cette procédure : « Un brasier fumant passa entre les morceaux d’animaux ». Comprenons que Dieu est passé entre les morceaux en disant « que je sois coupé en deux, anéanti, si je ne suis pas un allié fidèle ». Vous noterez que Dieu ne demande pas à Abraham d’en faire autant.
Frères et sœurs, Dieu est votre allié fidèle. Après avoir fait alliance avec Abraham, Dieu a fait alliance avec toute l’humanité, quand Jésus est passé, non pas entre des morceaux de viande, mais sur nos routes humaines faites des tragédies et d’affrontements. Devant Abraham, Dieu est passé comme un brasier ardent ; sur nos routes humaines, Dieu est passé en la personne de Jésus qui était ardent de tendresse et de compassion. Donc, en permanence, Jésus aurait dû éclater de gloire comme le jour de la transfiguration. Mais, il a caché sa gloire , car s’il l’avait montrée, s’il avait été constamment éblouissant de gloire, si son caractère divin avait été évident, les hommes n’auraient pas été libres de croire en lui. Admirons sa délicatesse ! pour nous laisser libres, il a caché sa gloire de Fils de Dieu sous les traits d’un charpentier de village ; il a caché sa gloire sous l’humilité de l’homme Jésus.
Plus tard, quand il aura les traits d’un homme méprisé, torturé, ensanglanté, anéanti, sa gloire – son identité de fils de Dieu – sera encore davantage cachée aux yeux des hommes pour qui le critère essentiel est le succès. Pour que trois disciples n’interprètent pas sa mort comme le contraire de la gloire – il se montre à eux transfiguré, resplendissant… et qualifié de fils bien aimé. Permettez que je vous dise que j’y vois une fameuse bonne nouvelle, pleine d’espérance.
Je comprends que ce qui rend l’homme Jésus beau et resplendissant, c’est sa décision d’aimer quoi qu’il en coûte ; et, constatant que beaucoup de gens aiment quoi qu’il leur en coûte, je dis que les personnes les plus resplendissantes sont celles qui font passer les autres avant elles-mêmes, même si ça leur coûte énormément de patience, de fatigue, d’insécurité, voire de souffrance (les aidants, les vrais amis). Frères et sœurs, si vous voulez voir la gloire de Dieu et en conclure que Dieu est réellement présent dans le monde, contemplez les personnes qui paient d’elles-mêmes pour d’autres personnes. Sachant que certains parmi vous souffrent par amour, renoncent à ceci par amour, se privent de cela par amour, voudraient prendre sur eux la souffrance d’un proche pour que celui-là en soit déchargé, … en vous voyant, frères et sœurs, je peux voir la gloire de Dieu présente dans le monde ! Oui, la gloire de Dieu est en vous, comme elle était en Jésus qui donnait sa vie pour les pécheurs.
Oui, il est d’une beauté éblouissante l’amour inconditionnel de l’époux qui se dévoue pour son épouse ; il est d’une grande magnificence, l’amour inconditionnel de parents pour leur enfant handicapé ; il est bouleversant l’amour jamais lassé d’un bénévole qui travaille pour d’autres. La seule gloire à rechercher, c’est de décider d’aimer.
On trouve mille défauts à l’humanité, mais tant qu’on peut voir des personnes qui basent leur vie sur la décision d’aimer, on pourra dire ce que disait Pierre disait devant Jésus qui a décidé d’aimer : « il est heureux que nous soyons ici, sur cette terre où il y a tant d’amour » !
Je termine cet éloge du Christ éblouissant sur la montagne avant sa passion, et cet éloge des personnes éblouissantes dans l’humble service, en rappelant la parole de saint Paul : « nous sommes citoyens des cieux ; nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ». Si nous n’avions pas lu saint Paul, nous n’aurions pas eu l’idée que nos vies pourraient être lumineuses comme Jésus. Or Paul le dit : nous serons transfigurés. Donc, quand l’Église chante « nous attendons ta venue dans la gloire », nous disons du même coup « nous attendons d’être transfigurés dans la gloire, semblables à Jésus », bien que pour le moment, nous soyons assez défigurés par le péché. Et notre manière d’attendre, c’est d’accueillir le Christ dans la communion : il vient se donner, demeurer en nous, nous transformer en êtres dont le pardon, la générosité, la bienveillance peuvent éclairer le monde. Voilà notre effort de Carême : contemplons le Christ lumineux de miséricorde et, en nous voyant, les gens verront quelque chose du Christ.
Parlons d’Espérance pendant le Carême
L’année sainte 2025 est déclarée année sainte. Le pape demande qu’au cours de cette année, on sème et on cultive l’espérance. Chaque dimanche de Carême, le Père Louis Groslambert nous aide à mettre en évidence l’espérance que véhiculent les Paroles bibliques.
2ème dimanche de Carême 16 mars 2025
- 1ère lecture Genèse 15,5-18
Dieu fait à Abraham une promesse grandiose, celle d’une descendance ; et l’histoire ultérieure vérifie que Dieu a tenu sa promesse. L’espérance est justifiée par le constat que, au long de l’histoire, Dieu accomplit toujours ce qu’il a promis
L’ennemi de l’espérance, c’est l’amnésie. Relisons notre histoire : voyons si e Dieu nous a été infidèle ? Faisons mémoire des dons que Dieu nous a faits… et nous aurons de l’espérance. - Le psaume 26 ancre en nous l’espérance : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurai-je crainte ?… J’en suis sûr, je verrais les bontés du Seigneur »
Belle espérance !
- 2ème lecture Philippiens 3,17…
« Nous avons notre citoyenneté dans les cieux ; nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ».
À la messe, nous chantons « nous attendons ta venue dans la gloire ». Notre espérance se porte vers l’au-delà de la mort, vers la réconciliation universelle. - Luc 9,28-36 parle de la transfiguration de Jésus, et saint Paul espère notre transformation à l’image du corps glorieux de Jésus.
Notre espérance, c’est d’être comme Jésus, victorieux de la haine, du chacun pour soi, du mensonge, de l’orgueil, de la tiédeur… de la mort.