« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)
La conversation que Jésus a eue avec André et son compagnon, nous l’avons eue aussi. C’est l’appel, la vocation. Tout être humain a une vocation. De même que Jésus demandait à André et à son compagnon ‘qui cherchez-vous ?’, il vous demande quel désir profond vous pousse à vous lever le matin.
Prédication du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche du temps ordinaire
La conversation que Jésus a eue avec André et son compagnon, nous l’avons eue aussi. C’est l’appel, la vocation. Tout être humain a une vocation. Je le précise parce qu’on a tellement parlé de vocation à propos exclusivement des religieuses et des prêtres qui sont tenus au célibat et à la pauvreté qu’il est possible que des chrétiens pensent avoir eu de la chance de n’avoir pas la vocation !
J’ai donc dit que vous tous, vous avez entendu les appels de Jésus. Ne vous dit-il pas : « Toi, tu aurais du bonheur à te mettre au service des autres : veux-tu aimer ? Et toi, tu aurais une vie bien remplie si tu cherchais la justice ; veux-tu chercher la justice ? » Attention, si Dieu doit nous appelle à agir avec amour, c’est que spontanément, nous agirions peut-être autrement. En effet, est-ce que spontanément, nous partageons… est-ce que spontanément nous pardonnons… est-ce que, volontiers, nous nous soucions des autres avant de nous soucier de nous… ? Autrement dit, probablement, l’appel à aimer nous dérange. Dieu dérange ; il n’y a que les idoles qui ne dérangent pas ! Si un appel dérange notre confort, c’est probablement un appel de Dieu. Est vraiment croyant celui qui consent à ce dérangement. Comme Samuel, puissions-nous dire : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute, il consent à être dérangé par toi ».
Ce qui est à noter, c’est que Dieu se sert des hommes pour appeler. Samuel a compris l’appel grâce au prêtre Eli, André et son compagnon ont été orientés vers Jésus par Jean Baptiste, et Pierre a été orienté vers Jésus par son frère André. Votre vocation est de parler de votre foi ! Le procédé missionnaire, ce n’est pas les sermons et les livres, c’est le bouche à oreille. Le Seigneur vous parle dans les rencontres que vous faites, et probablement vous orientez vos interlocuteurs vers le Seigneur en disant votre joie d’aimer et de servir, votre respect de la vie, votre espérance.
Parlons encore de votre vocation. De même que Jésus demandait à André et à son compagnon ‘qui cherchez-vous ?’, il vous demande quel désir profond vous pousse à vous lever le matin. Vous allez lui répondre que vous cherchez de la réussite, de la réconciliation, … vous allez avouer que vous prenez aussi du temps pour des futilités… Mais, en fait, est-ce que votre désir profond ne serait pas plutôt d’être aimé et d’aimer ? Et vous diriez que le top serait d’être aimé par quelqu’un qui enlève les péchés, de connaître celui qui est la paix, qui enlève le péché du monde entier, de connaître celui qui ferait que personne ne pleure, qu’on ne se batte plus, et qui fasse mourir la mort … Jésus a raison ; à quoi bon croire en lui si nous n’attendons rien de lui. Votre vocation est de chercher comme une perle fine le royaume du Père, puisque vous dites « que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite… ». André dit à Jésus « où demeures-tu ? » Il apprendra non pas son adresse postale mais que sa demeure, c’est le Père. Pour que leur désir est ardent, les trois premiers lâchent tout ; Jésus aime les gens capable s de tout lâcher pour acquérir la perle fine. Seriez-vous prêts à lâcher un peu de votre confort, de votre habitude… pour réaliser votre vocation à aimer ?
Pour qu’ils réalisent leur vocation à aimer, Jésus leur dit « venez et vous verrez », « vous verrez si je réponds vraiment à votre désir, quand je pardonne, que je réconcilie, que je guéris, … Frères et sœurs, vous avez vu, vous-mêmes : le seul qui répond vraiment au désir d’être aimés et au désir d’avoir l’esprit d’amour, c’est Jésus. Il aime tellement qu’il dit « mon corps livré pour vous ». Notre vocation c’est de le suivre et de dire sur nous-mêmes « mon corps livré, ma vie donnée »