Deuxième Dimanche de Pâques ou Dimanche de la Divine Miséricorde
Le dimanche après Pâques est le Dimanche de la Miséricorde. C’est Saint Jean Paul II qui institua cette fête en 2000, le jour de la canonisation de Sainte Faustine. Le Christ lui avait dit « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques ».
Le Temps pascal nous invite à renaître, à faire jaillir l’homme nouveau en nous avec le Christ Ressuscité, à rayonner de la lumière de Dieu. Qu’est ce qui peut nous aider à vivre ce renouveau, à laisser fleurir en nous les grâces du Seigneur ? Son infinie miséricorde !
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Prédication du père Louis Groslambert pour le deuxième dimanche de Pâques
Frères et sœurs, Thomas n’est pas seul à penser que la résurrection d’un mort est incroyable ; on se demande comment un cœur peut reprendre ses pulsations alors qu’il a cessé de battre depuis trois jours et qu’un soldat l’a transpercé d’une lance. Notre difficulté à croire à la résurrection vient de ce qu’on confond la réanimation d’un cadavre et la résurrection. Jésus n’a pas été réanimé ; il n’est pas, comme Lazare, revenu pour reprendre l’existence qu’il avait… et pour re-mourir ultérieurement. Lui, il est ressuscité ; il est transformé, et sur lui, la mort n’a plus aucun pouvoir.
L’Église qui doit annoncer ce message entend les objections de tous les Thomas. Pour être missionnaires alors que ces objections existent, il nous faut regarder comment le Saint Esprit a fait pour que l’annonce de la résurrection soit crédible (puisque beaucoup l’ont adopté) et que les objections des Thomas ne provoquent plus de blocages. Le Saint Esprit a fait que des prédicateurs ont parlé, que des conciles ont rédigé des professions de foi (nous les disons encore) … Mais ce ne sont pas les énoncés des conciles et des catéchismes qui ont amené les européens (pour ne parler que d’eux) à adhérer à la foi : la lecture des catéchismes ne produit pas forcément des émotions ; ce qui a amené les gens à adhérer à la foi, c’est l’action très émouvante des chrétiens qui recueillaient les orphelins, construisaient des hôpitaux, prenaient soin des veuves, éduquaient les enfants, édifiaient des universités, imposaient des règles aux soldats, pratiquaient le partage… etc… Oui, c’est émouvant de voir l’amour s’incarner et faire de belles choses utiles à l’homme… faire du salut. Ce qui rend crédible l’annonce de la résurrection, c’est la vie renouvelée des baptisés et des communautés. Saint Luc décrit les manières de vivre de ceux qui croient en la résurrection : ils vivent ensemble, en paix, en confiance ; ils considèrent qu’ils ont en permanence une dette d’amour envers toute personne ; ils ne disent pas « ça c’est à moi, et je le garde pour moi » mais ils mettent leur bien au service de ceux qui en ont besoin. Leur foi est active, leur charité se donne de la peine, leur espérance tient bon.
Ce dimanche, saint Jean Paul II l’a qualifié de « dimanche de la miséricorde » : c’est en effet en pratiquant la miséricorde que les chrétiens disent que Jésus-amour est Ressuscité.
Alors, à notre époque, dans nos paroisses St Antoine et Sainte Trinité, on pourra faire toutes les homélies qu’on voudra et célébrer toutes les messes qu’on voudra… ce sera vain, ça n’attirera personne et ça laissera tous les Thomas dans leur non-foi … ; mais ce sera missionnaire si on consent à adopter les manières de Jésus au risque d’être en décalage avec les pratiques courantes. L’annonce de la résurrection n’est crédible que si chaque baptisé consent à être compatissant selon l’Esprit de Jésus, serviteur selon l’Esprit de Jésus, pardonnant selon l’esprit de Jésus.
Pour vaincre l’incrédulité de Thomas, Jésus lui montre ses plaies ; comprenons que ce qui atteindra au cœur l’incroyant d’aujourd’hui, ce qui lui procurera de l’émotion, ce ne sera pas nos discours, mais nos plaies ; comprenons que nos contemporains ne seront sensibles à notre foi que s’ils voient que nous faisons pour les frères des choses coûteuses, comme Jésus qui a été fidèle même s’il endurait les calomnies morales et les tortures physiques. Ce qui atteindra au cœur l’incroyant d’aujourd’hui, c’est que nous pratiquions la parole centrale : mon corps livré pour les autres
Comme dit le Christ ressuscité : que la paix soit avec vous !
Le tableau de Jésus Miséricordieux a été peint par Eugeniusz Kazimirowski en 1934
d’après la vision de sœur Faustine et sous la direction de la future sainte. Dans les visions qui ont duré entre 1931 et 1938, le Christ a demandé à la sainte que sa miséricorde soit honorée le deuxième dimanche de Pâques.
Voici, sous ce lien, un décryptage et méditation de ce tableau :