À 12 ans, Jésus monte à Jérusalem comme il y montera pour la passion. À 12 ans Jésus est perdu comme il sera absent pendant les trois jours du tombeau ; à 12 ans il est retrouvé le 3ème jour, comme il sera retrouvé le 3ème jour à Pâques. Quand ses parents le retrouvent, à 12 ans, il dit que sa place est chez son Père, comme on ne le retrouvera pas au tombeau mais chez son Père, ressuscité.
En rappelant la parole « je dois être chez mon Père » l’évangéliste révèle d’abord que Jésus est le Fils de Dieu et non pas de Joseph ; ensuite, il dit que le mystère de mort et de résurrection caractérise Jésus depuis son enfance : il est venu pour être celui qui donne sa vie et qui ressuscite, celui qui ouvre le passage vers la vie moyennant se donner totalement.
Prédication du père Louis Groslambert pour la fête de la Sainte Famille
Mes amis, mercredi nous fêtions Jésus nouveau-né ; aujourd’hui nous lisons un épisode où Jésus a 12 ans, et dimanche prochain, nous le retrouverons, bébé dans la crèche recevant la visite des Mages. Il faut donc noter que la préoccupation de l’Église n’est pas de suivre les évènements selon la chronologie de Jésus, mais de découvrir sa personnalité.
Vous avez entendu que l’épisode raconté par Saint Luc se situe au cours d’un pèlerinage pour Pâques. Permettez que je décrive les conditions d’un tel pèlerinage. Un pèlerinage, c’était une bonne semaine de marche. Les juifs observaient strictement le pèlerinage de Pâques ; ça veut dire qu’il y avait foule à Jérusalem. On estime que dans la ville de Jérusalem qui comptait 25 000 habitants affluaient entre 60 et 100 mille pèlerins. Ceux-ci venaient en caravane pour avoir des compagnons, mais aussi par mesure de sécurité. Ce déplacement en caravane explique que pendant une journée, Marie et Joseph ont marché dans la caravane sans s’inquiéter outre mesure.
J’ai dit que l’Église n’avait pas d’autre désir que de faire découvrir la personnalité de Jésus. Pour décrire la personnalité de Jésus, saint Luc fait beaucoup d’allusions à la Pâque chrétienne, à la mort et à la résurrection. A 12 ans, Jésus monte à Jérusalem comme il y montera pour la passion. A 12 ans Jésus est perdu comme il sera absent pendant les trois jours du tombeau ; à 12 ans il est retrouvé le 3ème jour, comme il sera retrouvé le 3ème jour à Pâques. Quand ses parents le retrouvent, à 12 ans, il dit que sa place est chez son Père, comme on ne le retrouvera pas au tombeau mais chez son Père, ressuscité. Bref, en rappelant la parole « je dois être chez mon Père » l’évangéliste révèle d’abord que Jésus est le Fils de Dieu et non pas de Joseph ; ensuite, il dit que le mystère de mort et de résurrection caractérise Jésus depuis son enfance : il est venu pour être celui qui donne sa vie et qui ressuscite, celui qui ouvre le passage vers la vie moyennant se donner totalement.
Et puis, de même qu’en se faisant homme, le Fils de Dieu n’a pas voulu avoir un régime de faveur, de même, la sainte famille n’a pas connu des conditions idylliques, mais les conditions de toutes les familles qui traversent des périodes de crise. Et c’est pour cela que nous lisons à la fête de la sainte Famille ce texte qui parle de mort et de résurrection. La mort et la résurrection caractérisent toute personne qui veut aimer ; et donc les familles. Dans les familles, apparaissent l’incompréhension, les heurts … mais aussi l’amour fort qui fait surmonter les crises. Les familles chrétiennes – vos familles – ont cette particularité qu’elles vivent selon la foi de Pâques, avec la confiance que le Seigneur est vivant et qu’il continue de cimenter par son amour les membres de la famille. Merci à vous qui croyez que l’amour est plus fort que les crises.
Et puis, comme Marie et Joseph, il nous arrive d’avoir l’impression que Jésus n’est plus avec nous, qu’il ne nous éclaire pas ; ou bien il nous arrive de constater que nous ne le tenons plus par la main, que nous ne prions plus. Et comme Marie et Joseph, nous le cherchons… Nous voilà avertis que nous ne le trouverons que « chez son père », que pour le retrouver, il nous faut aller vers le Père, c’est-à-dire nous donner au service des enfants du Père.
Pour conclure, redisons les paroles magnifiques par lesquelles saint Jean Dit qui nous sommes :
« il est grand l’amour dont le Père nous a comblés » (bis par tous)
« nous sommes enfants de Dieu »
« nous serons semblables au Fils de Dieu »
« Celui qui est fidèle demeure en Dieu »
« Celui qui est fidèle, Dieu demeure en lui »