Dix-huitième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 2 août 2024

Moïse recommandait de manger la manne en disant : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger ». De même Jésus nous recommande de manger son corps en précisant que c’est le Seigneur qui le donne. Et moi, qui ai-je à nourrir ? N’aurais-je pas pour vocation d’être donné en nourriture comme un pain qui aide d’autres à vivre ? Qui compte sur moi pour que je le nourrisse par ma bienveillance, ma fidélité, mon pardon, ma disponibilité ?

Prédication du père Louis Groslambert pour le dix-huitième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, le régime alimentaire est la préoccupation de bien des gens dans nos pays où il y a surabondance ; les diététiciens y vont de leurs conseils. Or, Jésus intervient : « travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ». Chacun travaille pour vivre et faire vivre sa famille. Saint Paul écrit même aux chrétiens de Thessalonique que « celui qui ne veut pas travailler n’a pas le droit de manger ». Bien sûr ! Travailler pour manger est essentiel. Mais manger quoi ? D’après Jésus, il faut que nous nous demandions non seulement ce que nous mangerons aujourd’hui pour alimenter notre corps mais aussi ce que nous mangerons aujourd’hui pour alimenter notre âme. Quelle est notre nourriture ?

Jésus dit qu’il y a de la nourriture qui se perd. Il ne parle pas seulement de la nourriture qu’on gaspille et qu’on jette (nous le déplorons nous aussi). Il parle de la nourriture dont le bienfait n’est que très provisoire, de la nourriture qui ne rassasie pas, puisque chaque jour, cuisinières et cuisiniers passent des heures à préparer des plats qui devront être relayés par d’autres, 6 h plus tard. En revanche, Jésus révèle qu’il y a une nourriture qui demeure en vie éternelle.

Frères et sœurs, si vous venez à l’église, c’est que vous pensez y trouver un pain que vous ne trouvez pas chez votre boulanger… un pain dont la voix de l’amour vous dit « prenez, mangez ; si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme vous n’aurez pas la vie ». Comment ne ferions-nous pas confiance à la voix de l’amour qui nous enjoint de manger ce pain ? Malgré cette confiance, nous nous interrogerons toujours comme les gens s’interrogeaient devant la manne, en disant : « qu’est-ce que c’est ? » A propos du pain de l’eucharistie, le catéchisme affirme : c’est le corps du Christ. Mais malgré cette réponse, nous serons toujours interrogatifs : qu’est-ce que c’est, ce pain venu du ciel, ce pain qui n’est pas pétri de notre farine, ce pain qui ne vient pas des richesses de l’homme, ce pain que notre monde ne produit pas.

Frères et sœurs, Moïse recommandait de manger la manne en disant : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger ». De même Jésus nous recommande de manger son corps en précisant que c’est le Seigneur qui le donne ; ce ne peut être qu’un médicament adapté puisque c’est notre médecin qui nous le donne. Oui, si c’est le Père qui nous donne ce pain – le Fils, la Parole de vie éternelle- , c’est sûrement la nourriture indispensable, la nourriture qui fortifie notre confiance, notre fidélité, notre miséricorde, notre espérance… Le Père veut pour nous le meilleur ; donc la nourriture qu’il donne, même si elle reste mystérieuse, est sûrement indispensable. Si nous prenons conscience que c’est le Père qui nous donne ce pain, la Parole de vie, nous le désirerons et nous ne le gaspillerons pas.

Deux questions ont été posées : 1.qu’est-ce que ce pain qui est donné à la messe ; et 2. qui donne ce pain ? Il me semble qu’une troisième question s’adjoint aux précédentes : Moi, qui ai-je à nourrir ? n’aurais-je pas pour vocation d’être donné en nourriture comme un pain qui aide d’autres à vivre ? Qui compte sur moi pour que je le nourrisse par ma bienveillance, ma fidélité, mon pardon, ma disponibilité ? Si moi qui suis nourri, je ne nourris personne, la nourriture que je prends est une nourriture qui se perd. Si au contraire, ayant reçu gratuitement, je donne gratuitement la bienveillance que j’ai reçue, si j’offre le pardon que j’ai reçu, si je regarde les autres avec estime parce que Dieu m’a regardé avec estime, ce qui m’a nourri devient une nourriture que je garderai pour la vie éternelle.

Frères et sœurs, notre prière consiste à dire « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Effectivement par Jésus qui meurt pour nous, Dieu exprime que nous lui sommes précieux, et par le Christ qui meurt pour nous, il nous assure qu’il sera à nos côtés, y compris les jours où nous souffrirons, où nous trahirons…. C’est une vraie nourriture de vie éternelle, une nourriture qui est le don du Père. Il convient que nous lui rendions grâce.

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