Douzième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 12 juin 2024

Dans l’Évangile de ce dimanche, Saint Marc montre les disciples au cœur d’une tempête, qui interrogent le fait que Jésus ne semble pas se soucier de leur détresse puisqu’il dort. Les tempêtes qui agitent le lac de Galilée nous laissent indifférents puisque nous n’y sommes pas ; mais il y a des tempêtes qui ne nous laissent pas indemnes : deuils, guerres, maladies, ruptures… À la personne qui se demande si Dieu l’a abandonnée, si Dieu se prélasse dans le confort pendant que les gens souffrent, l’Église répond : « regarde la croix… trace la croix sur toi… vois qu’il n’a pas fait semblant de t’aimer ».

Prédication du père Louis Groslambert pour le douzième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, en me confiant de faire l’homélie, l’Église me demande de faire apparaître que nous avons eu de la chance d’entendre ce récit qui montre comment Jésus est avec nous chaque jour.

Saint Marc a raconté comment les disciples se sont trouvés dans une tempête, comment ils se sont interrogés sur le fait que Jésus ne semblait pas se soucier de leur détresse puisqu’il dormait, et comment à la prière instante des disciples, Jésus apaise la tempête et exhorte à croire.

Les tempêtes qui agitent le lac de Galilée nous laissent indifférents puisque nous n’y sommes pas ; mais il y a des tempêtes qui ne nous laissent pas indifférents. Je pense à la tempête qui se lève quand un deuil sépare des époux, quand un accident tranche le lien vital entre des parents et leur enfant ou rend des enfants orphelins : pourquoi Dieu permet cette déchirure ? Je pense à la tempête qui s’empare des personnes âgées quand elles constatent qu’elles doivent consentir à quitter leur maison et s’orienter vers des établissements de retraite. Je pense à la tempête des parents chrétiens qui se désolent de constater que leurs enfants vivent pratiquement sans la foi et ne font pas baptiser les petits enfants. Je pense à la tempête qui agite tous ceux qui aiment les commandements de Dieu et qui constatent que le monde est devenu païen, que la fidélité est balayée par les opportunités, que le pardon est considéré comme faiblesse, qu’au lieu de pratiquer le don de soi, on recherche ses avantages. Je pense aux personnes qui ont dû quitter leur pays et qui vivent avec le stress d’une menace d’expulsion. Je pense aux tempêtes qui découlent des affrontements politiques et militaires et malmènent les peuples…

La tempête est partout ! Et comme les disciples, nous nous interrogeons : pourquoi Jésus Christ ne fait rien alors qu’il a mis dans notre cœur la foi selon laquelle il est le sauveur, selon laquelle il chasse les esprits mauvais, selon laquelle il a piétiné la mort ? 

À la messe, il nous est donné de faire, en mémoire de Jésus, un certain nombre de gestes. D’abord le signe de la croix ; A la personne qui se demande si Dieu l’a abandonnée, si Dieu se prélasse dans le confort pendant que les gens souffrent, l’Église répond : « regarde la croix…trace la croix sur toi… vois qu’il n’a pas fait semblant de t’aimer ; vois que quand tu souffres, il souffre avec toi ». Ne soyons pas des gens de peu de foi : la présence du Dieu d’amour souffrant comme nous, partageant nos détresses, manifeste bien que le Christ ne dort pas quand se lève la tempête.

Et toute l’eucharistie fait mémoire du Christ dans la tempête. À la personne qui a honte de ses actes et qui est secouée par la culpabilité et qui ne se croit plus aimable, la messe adresse ce message : écoute : « mon corps livré pour toi »… même si tu es coupable ! Ne soyons pas des gens de peu de foi ; entendons bien ces 5 mots : « Mon corps livré pour vous » : le Christ ne peut pas mieux dire sa fidélité ! Rien ne peut nous séparer de son amour.

Quand on se préparer à la communion, l’Église célèbre le don de la paix. Aux chrétiens qui s’inquiètent profondément de leur avenir, de l’avenir de leurs enfants, de l’avenir de l’Église, l’Église fait entendre « la paix soit avec vous… n’ayez pas peur ». Puis la communion donne cette promesse « je suis avec vous tous les jours ».

Les tempêtes sont là ; elles prennent des formes multiples et font que les professions de foi ne sont pas des énoncés sereins, sans problème. Mais le Christ est dans la barque avec les hommes et la messe fait faire mémoire du Seigneur qui ne dort pas ; la messe ranime notre profession de foi ; la messe fait rencontrer le Christ qui apaise la tempête.

Le Christ dit peut-être à l’un ou l’autre « comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? ». Il veut raffermir notre foi ; il nous assure qu’il n’y a pas de naufrage pour qui a foi en lui. Il n’y a pas de naufrage pour l’Église au milieu de notre monde matérialiste. Il n’y a pas de naufrage pour les jeunes… puisque le Christ est ressuscité. Le vent et la mer lui obéissent ; la mort corporelle et la mort spirituelle lui obéissent. Aussi nous répétons sa parole « La paix soit avec vous ». « Je vous donne ma paix ». « Ne craignez pas… »

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF

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