Hommage à Jean-Pierre Polizzi

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Publié le 14 janvier 2025

Jean-Pierre Polizzi était diacre dans notre diocèse. Décédé ce 9 janvier 2025 à l’âge de 77 ans de suite d’une longue maladie, la cérémonie de ses obsèques aura lieu mardi 21 janvier à 14h en l’église Sainte-Thérèse-du-Mont à Belfort, suivie de son inhumation au cimetière de Brasse.

Nous prions pour lui et pour son épouse Geneviève, et pour toute la fraternité des diacres. Philippe Tinguely et Jean-Marie Descourvières, ordonnés en même temps que Jean-Pierre, rendent aujourd’hui hommage à leur confrère :

Le 22 décembre 2002 avec Jean-Marie et Philippe entourés de la communauté diocésaine et en présence de nombreux collègues de la Poste et du syndicat CGT, Jean-Pierre est ordonné diacre par Monseigneur Claude SCHOCKERT en l’église Sainte-Thérèse de Belfort.

Jean-Pierre est rapidement atteint d’une maladie que le corps médical aura du mal à bien identifier. En fraternité, nous relisons nos missions et voici une partie de ce que Jean-Pierre, déjà malade en 2010, nous a confié de lui à cette occasion :

Je suis né le 17 décembre 1947 au Maroc d’un père sicilien et d’une mère à moitié corse et à moitié espagnole. C’est en 1958 que je suis venu en France. J’ai passé une grande partie de ma jeunesse au séminaire de Luxeuil, Faverney, Nancy et Dijon. Je me suis marié à Geneviève et nous avons eu trois enfants et trois petits-enfants. Je suis rentré à la Poste en 1971.

Ordonné diacre, pendant 6 mois j’ai exercé ma mission au travail à la Poste et en tant que représentant syndical de la CGT. J’ai été le coordinateur de luttes pour la dignité de mes collègues facteurs et factrices. J’ai été délégué syndical pendant trente ans et j’ai perdu une fortune par les jours de grèves. J’étais parfois le seul à faire grève lors d’appels nationaux. Tous les collègues qui avaient des problèmes venaient me voir et me parler. Je les écoutais et leur donnais des conseils et ceci en dehors de mon temps de travail.

À mon ordination, c’est une factrice qui m’a passé l’étole devant toute l’assistance. Mes camarades du syndicat CGT étaient présents et joyeux qu’un des leurs soit ordonné diacre par l’église catholique. J’étais reconnu en tant que diacre par mes amis facteurs. Lorsque j’ai pris ma retraite en juillet 2003 après 32 ans de bons et loyaux service, en réflexion avec l’évêque, ma mission s’est poursuivie en tant qu’aumônier du Secours catholique où l’accueil a été complexe car la demande était plutôt d’avoir un prêtre comme aumônier.

C’est par cette mission que je suis entré en contact avec les SDF et que j’ai été à leur écoute. Au début il a fallu du temps pour avoir leur confiance, mais je suis devenu leur copain, ils ne me cachaient rien de leur vie. Souvent le dimanche nous faisions une balade suivie d’un repas en pleine nature. En parallèle, je suis conseiller CGT à la sécurité sociale et ceci me permet de prendre plus conscience que nombre de personnes sont dans la misère. En 2009, je suis allé aux restos du cœur où je suis en contact avec une population démunie avec laquelle je suis à l’aise.

Jean–Marie, et moi nous avons eu la chance de cheminer durant six ans avec Jean-Pierre. Il nous a aidés dans l’acceptation du ministère diaconal. De multiples fois il nous rappelait : « le diaconat n’est pas une récompense ou un honneur mais une vocation à l’obligation de service des plus démunis ».

C’est lui qui nous a fait découvrir l’amour et la beauté de la liturgie. Et lors de nos rencontres trimestrielles de “relecture de mission”, alors que la maladie était déjà bien avancée, c’était pour lui, important d’animer la prière des heures. Jean-Pierre aimait les mots, leur étymologie, leur poésie. Il retravaillait le grec pour approfondir les textes des Évangiles. Avec Geneviève son épouse, appelés en tant que membre de l’équipe de formation au diaconat, Jean-Pierre avait le souci permanent que cette formation soit audible et accessible à tous en particulier aux personnes dont le niveau de formation initiale était faible.

« Les pauvres ont une place privilégiée dans notre Église et l’Église se doit d‘avoir un accueil et une écoute permanente à ces personnes ».

Jean-Pierre, Geneviève t’a accompagné dans ta maladie pendant 17 ans. Jean-Pierre, tu es toujours pour nous un exemple de douceur et de bonté – jamais un geste ou une parole violente. Un beau témoignage de la douceur de l’Évangile annoncé aux plus démunis.
Jean-Pierre merci pour ta vie donnée dans les pas de Jésus.  

Jean-Marie Descourvières et Philippe Tinguely                                  















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