L’Évangile de ce dimanche évoque la métaphore de la “paille dans l’œil du frère” que l’on voit plus volontiers que “la poutre qui est dans notre œil”… Si nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu, comment être bienveillant sans accepter n’importe quoi ? La réponse réside dans la conversion, ce changement du regard. Si nous voulons être des arbres qui portent de bons fruits, il faut nous convertir…abandonner notre manie de critiquer qui détériore le climat fraternel, abandonner notre habitude de chercher la petite bête qui nous transforme en inquisiteurs.
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Prédication du père Louis Groslambert pour le septième dimanche du temps ordinaire
On connaît le conseil de l’évangile : ne jugez pas et vous ne serez pas jugés.
On sait que le serpent, Satan, a tenté l’homme et la femme en disant : vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal », définissant vous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal. Si chacun définit ce qui est bien et ce qui est mal, on s’expose à des dangers : un aveugle va dire qu’il est bien d’aller à droite alors que c’est dangereux ; un homme qui se conduit mal va avoir la prétention d’indiquer à un autre comment il devrait améliorer sa vie. Bref, Satan a réussi à inoculer dans les hommes ce virus qui répète « vous les hommes, vous définirez vous-mêmes le bien et le mal ». Résultat : il n’y a pas de bien objectif ; il n’y a que ce que chacun estime être le bien. Bientôt les élections : est-ce que le bien de tous est défini par ceux qui cherchent leur avantage ?
Pour guider une cordée en montagne, il faut que le guide soit plus au fait que ses clients. Pour guider correctement, il faut être meilleur que ceux qu’on guide… Celui qui a à guider les hommes doit se référer à celui qui est plus grand que les hommes. Car, comme personne n’est au-dessus des autres, personne ne peut se mettre en surplomb ; chacun est sage de ne pas juger les autres. Rappelons-nous l’idiotie de qui voudrait retirer la paille du voisin alors qu’il a une poutre dans l’œil. On récuse toute personne qui dit « faites comme je vous dis, mais ne faites pas comme je fais »
Frères et sœurs, vous voyez l’avantage de dire « Notre Père qui es au cieux », au dessus de nos caprices, de nos partis-pris ! Celui qui est au-dessus, il nous faut le prier pour ceux qui ont à diriger leurs enfants, leurs collaborateurs, … pour qu’ils soient suffisamment voyants, clairvoyants… qu’ils ne soient pas aveuglés par leur idée personnelle.
C’est à dire que si nous voulons être des arbres qui portent de bons fruits, il faut nous convertir…abandonner notre manie de critiquer qui détériore le climat fraternel, abandonner notre habitude de chercher la petite bête qui nous transforme en inquisiteurs.
Un dernier mot : comment être bienveillant mais pas idiot ? Comment être bienveillant sans accepter n’importe quoi ? Regardons encore Dieu : il voit tout ce qui ne va pas, et loin de nous condamner, il nous prie : écoutons sa demande : « ne serait-il pas avantageux que tu changes » ?
Frères et sœurs, le carême va commencer ce mercredi. Rappelons-nous que Dieu ne regarde pas ce que nous avons été… Il s’intéresse à ce que nous allons devenir… comme un potier ne s’arrête pas au vase non fini mais entrevoit le vase fini. Puissions-nous dire à Dieu : convertis-moi !