Premier dimanche de Carême

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Publié le 23 février 2023

C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. 

La tentation fait partie de notre condition humaine. La tentation d’être tout, de dominer tout ce qui existe pour nous prouver que nous notre existence a de l’importance. Le Carême est une chance pour croire que Dieu nous as aimés le premier. Il est plus sage que nous, et nous fait ainsi préférer le partage à l’abondance, la modestie à l’orgueilleux souci d’épater, le service à la puissance. Le carême est une démarche pour une écologie de l’homme. Le carême est fait pour changer d’air.

Homélie du père Louis Groslambert pour le premier dimanche de Carême

C’est quoi la condition humaine ? Qu’est-ce qui est chez l’homme depuis qu’il y a des hommes ? Dès ses 1ères pages, la Bible constate que l’homme est tenté, que son cœur est le lieu d’un combat. Pour en parler la Bible écrit un récit, un récit qui n’est pas un compte rendu historique ou scientifique, mais qui dit ce qui se passe en nous à tout moment.

Vous avez entendu la première lecture : il s’agit de ce que font Adam et Eve, c’est-à-dire Monsieur et Madame Toutlemonde. Il s’agit donc ce que je fais, ce que vous faites. Que faisons-nous ? Comme Adam, comme tout homme, nous écoutons la voix de Dieu mais aussi une autre voix… qui suggère de décider nous-mêmes de ce qui est bien et de ce qui est mal, sans nous référer à Dieu… Quand la voix du Père dit « ce qui est bien c’est que tu accueilles les autres comme des frères », une autre voix me dit : « les autres te gâchent ta vie, ne t’occupe pas d’eux » ; j’entends cette voix et me croyant plus sage que Dieu, je dis « Dieu a tort, quand il me demande d’accueillir les autres, il ne veut pas mon bien » (c’est ça le péché). La voix du Père dit « tu es heureux si tu pardonnes » ; mais l’orgueil me dit en boucle « ne te laisse pas marcher sur les pieds, fais valoir ton bon droit » ; j’entends cette voix et me croyant plus sage que Dieu, je dis « Quand Dieu me demande de pardonner, il a tort, il ne veut pas mon bien » (c’est ça le péché). Depuis qu’il y a des hommes, ils sont pollués par un esprit qui les convainc que Dieu n’est pas paternel et ne veut pas leur bien. Tous nos péchés commencent par ce moment où nous laissons s’installer en nous l’idée que Dieu ne veut pas notre bien et l’idée que nous sommes assez grands pour savoir ce que nous avons à faire. De même qu’on promeut l’écologie pour prendre soin de la planète, de même l’évangile présente une écologie pour prendre soin de notre liberté, pour nous empêcher d’obéir à n’importe quoi, d’être prisonniers de l’esprit du mal. 

Le 1er récit disait qu’Adam, tout homme, est pollué par la prétention de savoir mieux que le Père ce qui est bien et ce qui est mal. Dans l’évangile, Jésus est révélé pur de cette pollution, lui qui se réfère exclusivement à la Parole du Père, parce qu’il pense que le Père est le seul à savoir ce qui est bien et mal. En ces deux récits sont décrites les manières dont Adam et Jésus affrontent le Tentateur. Pendant ce carême, il nous revient d’écrire un 3ème récit racontant comment nous affrontons le tentateur. Nous aurons, comme Jésus, la tentation de l’abondance (non pas changer les pierres en pain, mais penser qu’on vit seulement de nourritures terrestres) ; nous aurons comme Jésus la tentation de l’apparence (non pas nous jeter du haut d’un mur, mais tout faire pour que les autres aient une bonne opinion de nous, et même nous faire applaudir) ; nous aurons comme Jésus la tentation de la puissance (non pas dominer la terre, mais diriger, avoir raison, en famille, avec les voisins et les collègues). Notre société cède à ces tentations… et on voit ce que ça donne : des gens enlisés dans le matérialisme, ne se souciant que du compte en banque, chacun n’ayant aucun scrupule de prendre les autres en otages. Il serait bien que notre carême nous fasse croire que Dieu est plus sage que nous, et nous fasse ainsi préférer le partage à l’abondance, la modestie à l’orgueilleux souci d’épater, le service à la puissance. Le carême est une démarche pour une écologie de l’homme.
            Le carême est fait pour changer d’air. L’air du chacun pour soi, du matérialisme, de l’infidélité…nous l’avons déclaré pollué ; puissions-nous laisser entrer l’air frais de Jésus, de l’attention au frère. Puissions-nous renaître, partir sur des bases nouvelles, avoir d’autres références que le jugement des autres, et la seule perspective du virement de la retraite !

            Qu’est-ce que Dieu fait pour l’homme ? Il fait qu’il soit comme Jésus, extrait de l’emprise de Satan. Rendons grâce car chaque fois que nous avons résisté à l’esprit du mal, cela nous a été donné par Dieu, cela a été un miracle.

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF :

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