Du 25 juillet au 6 août dernier, cinquante jeunes de notre diocèse ont participé aux Journées Mondiales de la Jeunesse au Portugal, d’abord à Aveiro, puis à Lisbonne. Cet événement a réuni plus de 1,5 million de personnes dont presque 43000 français, sur le thème « Marie se leva et s’en alla en hâte » (Lc 1,39). Que retiennent-ils de cette aventure spirituelle et humaine ? Qu’ont-ils compris de la vie, de la foi et de l’engagement ? Ils témoignent !
Pour moi les JMJ ont été un moment de rencontre des autres et de moi-même. J’ai appris à aimer les autres d’une nouvelle manière et j’ai compris que j’étais aimer de Dieu. Les JMJ se sont des jeunes, des accompagnateurs, des prêtres du monde entier unis par leur foi, leur ferveur, leur amour pour le Christ et leur joie de louer un Dieu vivant dans l’amour et dans la paix. Je n’oublierais jamais ces deux phrases du pape qui m’ont marqué « Tout cela ne vaut rien sans amour » et « n’ayez pas peur ! » et je compte m’armer de ces mots dans ma vie de jeune chrétienne. » Gabriella
« Les JMJ permettent de sortir de la routine de sa paroisse, de la petite communauté de chrétiens locaux qu’on croise tous les dimanches, pour découvrir une belle diversité de croyants à travers le monde. Et dans cette diversité, on retrouve certains traits d’unité : tous prient pour répandre l’amour et la paix de Dieu dans le monde. Ressentir cette unité de prière de la jeunesse mondiale redonne un espoir, un élan et revigore la foi. On ne se sent plus seul et on prend conscience qu’on fait partie d’un grand mouvement qui nous dépasse, comme une goutte d’eau dans un torrent. » Elsa
« Les JMJ pour moi, c’est l’occasion de partager sa culture, sa foi et son espérance avec nos frères et sœurs du monde entier. C’est l’occasion de faire des rencontres marquantes, de s’ouvrir et de se tourner vers les autres comme on ne l’aurait peut-être pas fait autrement. Enfin, c’est repartir revigoré dans sa vie de chrétien et avec une curiosité rassasiée. » Hugo
« Marie se leva et s’en alla en hâte ». Lc 1,39. « Je crois, que c’est ainsi que j’ai quitté Lisbonne, confie Clément : en hâte, sur ce chemin de dynamisme à l’image de Marie qui, remplie d’Esprit Saint, va communiquer sa joie et ainsi glorifier Dieu. Le pape François nous a dit et fait répéter de « ne pas avoir peur » malgré « l’obscurité de la nuit ». L’occasion pour chacun d’accueillir avec plus de sérénité nos questions d’avenir, de projets futurs, de se laisser porter par la grâce, comprendre que nos réponses se trouvent le long de notre chemin, qu’elles se remarquent en partageant cette joie, cette allégresse d’être chrétien.
La veillée finale a rassemblé 1,5 millions de jeunes portant l’espérance d’une Église unie, devant Dieu, dans le silence. L’expérience d’Église n’a jamais été pour nous aussi vivante. Alors que nous sommes arrivés dans un état d’esprit d’inattention et dans le brouhaha après de grands efforts pour gagner les lieux, un silence indicible se fit entendre. Il était là. En un instant je me suis laissé abandonner, tout comme ces centaines et centaines de milliers de jeunes. Tu nous as offert ce moment de grâce qui restera là inscrit à jamais dans nos mémoires.
Sans me laisser freiner dans ma hâte de vivre de l’Évangile, j’ai retenu cette idée de progression, d’évolution et d’avancement patient dans le temps. Quitter l’immédiateté, l’instantanéité si présente aujourd’hui, pour entrer dans une approche renouvelée du temps. Saint Luc qualifie le dynamisme de Marie comme “en hâte” : il ne s’agit pas d’agir de façon bâclée mais au contraire d’accomplir sa mission avec empressement. Il n’y a chez elle ni panique, ni anxiété dans sa célérité, elle agit en hâte car elle est déterminée. Déterminée à faire ce qu’elle a à faire avec sérieux et sincérité. Cette juste hâte est le signe que c’est le moment favorable de s’engager. Marie exprime ici aussi sa prise de conscience qu’elle fait don de soi, qu’elle s’engage pour Lui. Même si tous n’ont pas la même intensité d’engagement, toute personne peut, ou même doit se poser la question de sa place dans l’Église, dans la société, comprendre à tout prix sa vocation. Marie est consciente que Dieu lui offre maintenant une occasion à saisir, et chacun de nous, par le modèle qu’est Marie, a été invité à réfléchir sur le don de soi et de son engagement envers le Père. » Clément
« Pour aller aux JMJ de Madrid j’ai hésité puis comme pour Rio, Cracovie et Panama, j’y ai renoncé.
Mais pour Lisbonne, j’ai osé. La veille du départ, il y avait quelques inquiétudes en moi. Je suis passée devant l’église Sainte Thérèse et j’ai lu cette phrase sur la façade : « Tous mes chemins te sont familiers » alors je me suis levée et je suis partie.
Le Pape a invité les jeunes du monde entier à se rendre au Portugal pour y vivre les JMJ sur le thème suivant : « Marie se leva et partit en hâte ».
Aux JMJ, nous avons vécu de nombreuses JOIES !
Nous avons reçu un accueil absolument incroyable dans le diocèse d’accueil d’Aveiro et dans les familles portugaises. Ils nous ont fait découvrir leur patrimoine (maison traditionnelle, bâteau, plage…), ils ont régalé nos papilles grâce à leurs spécialités culinaires (bacalahau, ovos moles…), ils ont dansé pour nous et nous avons dansé avec eux des danses folkloriques ainsi que des danses plus modernes. Toutes les générations se sont mobilisées pour nous accueillir. Les jeunes nous ont accueillis dans leur école, les adultes nous ont accueillis chez eux et les personnes âgées que nous sommes allés visiter nous ont offert des chants, des bracelets et des croix fabriquées par leurs soins au crochet … Lorsque nous passions dans les rues, les portugais se mettaient à leurs balcons, sur le pas de leur porte et nous disaient Bom dia ! Ou « Bonjour ! » dès qu’ils voyaient que nous étions français. Ceux qui étaient en voiture nous klaxonnaient et nous faisaient coucou.
Nous avons aussi ressenti de la joie en constatant que nous étions très nombreux à avoir répondu à l’invitation du Pape François. Oui, nous ne sommes pas seuls ! Nous étions 1,5 million de jeunes rassemblés à Lisbonne. Nous étions unis par une même foi dans la diversité. Nous avons partagé beaucoup de joies et d’expériences fraternelles.
Par exemple, je garde en mémoire, l’image de ce français qui s’est dirigé vers un groupe d’ukrainiens et qui a embrassé leur drapeau. Nous avons aussi eu l’occasion de nous réunir en petits groupes de 6 personnes environ pour échanger chaque jour si possible sur des thèmes variés comme la joie, la miséricorde, la vocation … Ces échanges ont été l’occasion d’un premier témoignage « entre nous » et nous ont enrichis. Un évêque du Bénin qui a fait la première catéchèse disait que « la richesse du monde d’aujourd’hui, c’est chacun de nous ».
J’ai été touchée par une joie plus personnelle car à Aveiro, j’ai reçu une carte postale de ma filleule qui avait fait un camp prière à l’abbaye d’Acey juste avant les JMJ. Les enfants avaient écrit des cartes pour les JMJistes et ma filleule m’en avait adressée une plus personnelle. C’était beau de prier aux intentions de prières qu’elle me confiait.
Les chrétiens ont le droit d’être fatigués et nous ne pouvons pas arborer un sourire 24h/24, 7j/7. L’essentiel n’est donc pas là. La joie qui compte, c’est la joie qui vient du cœur, c’est la joie intérieure. Et cette joie, le Pape François nous invite à la partager. Il indique que nous pouvons trouver cette joie dans « le dialogue avec les frères, dans les témoignages … ». Il nous fait remarquer que la joie de Marie est grande lorsqu’elle va visiter sa cousine Élisabeth. Il dit que « Marie part parce qu’elle aime et celui qui aime court avec joie ». Le Pape nous a demandé de répéter « La joie est missionnaire, alors je dois apporter cette joie à d’autres personnes ».
Si la joie était présente au cœur de ces JMJ, nous avons aussi été invités à faire le pas de la confiance. » Agnès Haegelin