Les institutions à l’acolytat Montbéliard

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Publié le 30 avril 2024

Retour en homélie et photos sur la célébration de l’institution à l’acolytat à Montbéliard

Le dimanche 28 avril, trois candidats au diaconat dans notre diocèse ont été institués acolytes lors d’une célébration eucharistique en l’église Saint-Maimboeuf à Montbéliard.

  • L’acolytat (service de l’autel, afin d’aider le prêtre et le diacre, principalement dans la célébration de la messe) est pour eux une étape vers une ordination diaconale possible. Les candidats ont reçu, des mains de l’évêque, les attributs du service de l’autel (patène, espèces eucharistiques, le calice). Voici un retour en photos et homélie de Mgr Denis Jachiet.
  • La prochaine célébration des institutions à l’acolytat aura lieu ce dimanche 5 mai en l’église Saint Éloi de Seloncourt à 10h.

Homélie de Mgr Denis Jachiet

Puisque plusieurs vont recevoir l’institution au ministère, qu’est-ce qu’un ministre ?

Dans l’Église, comme dans la République, il y a des ministres ! Qu’ont-ils en commun ? S’ils sont appelés ainsi c’est parce que, en principe, ils sont tous serviteurs, de l’Église ou de l’État. Mais il y a des différences !

Un ministre du gouvernement dispose d’argent, de pouvoir, de fonctionnaires. Un ministre dans l’Église n’a pas trop de pouvoir ni d’argent et il promeut le bénévolat. Un ministre de l’intérieur ou des finances attire la lumière des médias mais un ministre de l’Église n’attire pas sur lui la lumière, il reflète celle de l’Évangile et cette lumière il la transmet à d’autres pour qu’ils soient illuminés dans la foi. Les ministres de la République sont nommés, et leur portefeuille leur est confié pour un temps, remis en question à chaque remaniement du gouvernement. Les ministres du culte, eux, s’ils sont ordonnés – évêques, prêtres ou diacres – ou institués – lecteur, acolyte, catéchiste – exercent pour la vie et en fonction des besoins de l’Église, un service, selon les charismes qu’ils ont reçus.

Pour comprendre comment s’exerce le service dans l’Église, écoutons les enseignements de la parabole de la vigne sur ceux qui sont destinés à la fécondité, envoyés pour la vigne, choisis pour le ministère.

📸Vincent Leroy

1 – Destinés à la fécondité

Dieu aime l’abondance ! « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre » (Gn 1, 28) demande-t-il à tous les hommes. Il cherche en eux non-l’apparence, les feuilles les ramures mais la fécondité, les fruits. Dieu a fait Alliance avec Abraham et lui a promis : « Tu deviendras le père d’une multitude de nations. (…) Je te ferai porter des fruits à l’infini, de toi je ferai des nations. » (Gn 17, 4-6). Abraham crut en cette promesse, contre toute évidence. Hier comme aujourd’hui, Dieu l’accomplit et multiplie sa descendance. Comprenons bien d’où vient la fécondité de nos vies. Dieu ne veut pas nous rendre féconds sans nous mais par l’exercice de notre liberté. Mais qu’est-ce que la liberté de porter du fruit ? Est-ce choisir ce qui me fait envie ou choisir là où je ferai davantage de bien ?

Dans la parabole de la vigne, il y a pour chaque sarment, pour chacun de nous, une alternative : demeurer sur la vigne ou bien s’en séparer. La liberté intérieure ou l’autonomie. L’autonomie c’est choisir par soi-même. Je m’appuie sur mes seules capacités humaines et je décide ce que je veux produire. Je m’écarte de la vigne, et de la peur du sécateur qui peut m’émonder dans l’épreuve, mais je me coupe de la sève et serai desséché. La liberté intérieure, c’est accueillir la grâce pour s’engager dans une fécondité plus grande. Je décide de rester greffé sur la vigne, sous le soleil comme dans le gros temps. Je sais que je serai émondé et purifié mais pour que la sève du Christ fasse gonfler un bon raisin. Choisir d’être un sarment sur la vigne du Christ, demande un engagement de soi dans la liberté de l’Esprit, une disponibilité à ce que Dieu fait grandir dans les joies et les épreuves.

2 – Dieu appelle et envoie à sa vigne

La première lecture nous montre ce qu’il advient de Saul de Tarse, le saint patron de notre diocèse. C’était un jeune pharisien brillant, il portait parure dans le milieu religieux juif. Il décidait à la place de Dieu, il semait malheur et persécution parmi les disciples de Jésus. Le Seigneur l’a littéralement mis à terre. Paul s’est relevé et a choisi d’être greffé sur le Christ. Au long de sa vie d’Apôtre, il portera un vendage abondant. Pour porter ce fruit immense, Paul sera constamment déplacé et bousculé par Dieu dans ses plans, sa mentalité, ses goûts. Il est d’abord envoyé à Jérusalem où on veut se débarrasser de lui, puis à Tarse et enfin à Antioche où il réalisera sa mission auprès des païens. Dieu, qui l’a appelé sur la route de Damas, n’a cessé de l’émonder pour une fécondité apostolique toujours plus grande.

Nous peinons à imaginer pouvoir porter du fruit avec nos défauts, nos fragilités et nos limites. La Parole nous fait découvrir comment les sarments noueux et taillés sont les plus productifs. Comme l’apôtre Paul le Seigneur nous invite à consentir à être émondés, débarrassés de ce qui n’est pas mauvais mais ne porte pas de fruit. Accueillir l’épreuve, l’appel à s’engager, c’est le moyen de creuser sa foi en dépassant son jugement présent. Aujourd’hui trois hommes sont appelés et institués acolytes sur leur chemin vers le diaconat. Il ne s’agit pas pour eux d’accepter simplement de remplir une tâche. Leur démarche d’aujourd’hui est un nouveau pas dans leur réponse à un appel. Dieu vient les saisir dans leur être de baptisé et d’époux, dans leur vie familiale et professionnelle. Il leur demande : veux-tu me servir en restant toujours greffé à moi par les sacrements du baptême et du mariage ? Acceptes-tu d’être encore purifié par ma parole pour porter davantage de fruit ?

En son Église, le Christ les choisit, les envoie pour en faire des ministres c’est-à-dire des serviteurs de son œuvre d’amour tant dans l’Église que dans le monde.

3 – Le ministère de l’acolytat

Ceux que le Seigneur a appelé sur le chemin du diaconat après avoir été admis parmi les candidats au diaconat ont ensuite été institués lecteurs. La Parole de Dieu leur a été confiée pour le bien du peuple de Dieu et pour leur cheminement vers l’ordination diaconale.

Aujourd’hui, l’Église les dirige vers le service de l’autel. Ils sont institués pour le service de la prière communautaire et de l’Eucharistie. Il s’agit concrètement d’assister le prêtre et le diacre pendant la célébration de l’Eucharistie, avec la possibilité de porter la communion pendant la messe ou après aux malades. Il s’agit aussi d’aider l’assemblée à prier, à adorer le Seigneur et à communier. Le ministère de l’acolytat est un double service du Corps du Christ : son corps eucharistique et son corps ecclésial. Le Christ est rendu présent en son Corps sous l’espèce du pain. Dans la foi ce sacrement de l’Eucharistie est proclamé, adoré sur l’autel et conservé au tabernacle. Le Christ est aussi rendu présent à la messe dans son corps ecclésial, le peuple croyant qui est rassemblé. Lui aussi a besoin d’être assisté pour entrer dans la prière, l’adoration et recevoir la communion.

Vous exercez un double service du Corps du Christ mais c’est un même ministère. Il vous unit au Christ et vous invite à plonger davantage dans le mystère de son Eucharistie.

Entrons dans la confiance renouvelée dans le Père qui est le vigneron. Elle est belle et immense cette vigne du Christ à laquelle nous faisons corps. Jésus est le cep qui nous porte, restons fidèle à l’Évangile, attaché soudés à sa personne. Il donne la sève de l’Esprit qui coule en nos cœurs et prépare en nous un fruit abondant. Son Père est ce vigneron attentionné et patient qui veille amoureusement sur sa vigne et sur chaque sarment. Pour la fécondité de sa vigne, il appelle des hommes et les conduit à être dans le monde et auprès des pauvres des ministres de l’amour du Christ qui s’offre à nous dans l’Eucharistie.

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