Sixième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 9 février 2024

« Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)

Dans l’Évangile de ce dimanche, nous voyons Jésus qui, pour transmettre au lépreux sa santé divine, touche le lépreux, et qui donc, enfreint la loi ! Le Fils très saint a commis cette infraction : il est venu au milieu des pécheurs, il n’a pas été rebuté de se faire proche d’une humanité qui est contaminée par des haines et des injustices ; il est venu chez chacun de nous qui sommes loin d’être saints. Et c’est grâce à cette infraction qu’il a pu donner aux hommes l’Esprit Saint qui chasse l’esprit mauvais ; c’est grâce à cette infraction que nous sommes sauvés.

Prédication du père Louis Groslambert pour le sixième dimanche du temps ordinaire

Frères et sœurs, l’Église nous a fait entendre la loi qui met les lépreux en quarantaine et le récit de Jésus qui, pour transmettre au lépreux sa santé divine, touche le lépreux, et qui donc, enfreint la loi. Et entre ces deux paroles, l’Église nous a fait entendre Saint Paul qui déclare, dans la 2ème lecture : « Moi, j’imite le Christ ». Est-ce que saint Paul a, lui aussi, touché les lépreux ? Au sens premier, sûrement pas. Mais au sens figuré, saint Paul a touché les païens que les juifs fuyaient comme s’ils étaient lépreux. Alors saint Paul conclut son propos en disant : « imitez-moi, comme moi aussi, j’imite le Christ ». En quel sens devons-nous comprendre qu’il faut imiter le Christ à la manière de Saint Paul ?

Il est clair que le Christ a enfreint la loi qui nous est spontanée et qui préconise de ne pas mélanger les torchons et les serviettes, ne pas mélanger le pur et l’impur ; spontanément nous disons « je ne suis pas digne de te recevoir », ce qui signifie « tu es le pur et le saint, et moi je suis l’impur et le pécheur ». Or le Fils très saint a commis cette infraction : il est venu au milieu des pécheurs, il n’a pas été rebuté de se faire proche d’une humanité qui est contaminée par des haines et des injustices ; il est venu chez chacun de nous qui sommes loin d’être saints. Et c’est grâce à cette infraction qu’il a pu donner aux hommes l’Esprit Saint qui chasse l’esprit mauvais ; c’est grâce à cette infraction que nous sommes sauvés.

Saint Paul, lui aussi, a commis la même infraction ; il n’a pas tourné le dos à la loi juive qui donnait aux juifs l’exclusivité du salut ; mais il a ouvert aux païens la possibilité d’hériter eux aussi du salut. Rappelez-vous la lecture de l’Épiphanie « les païens sont associés au même héritage ». Comme dit le Pape François, saint Paul est allé dans les périphéries. Et ce fut pour la plus grande gloire de Dieu, puisque, sur toute la terre, est chantée la louange de Dieu qui aime sans limite !

Frères et sœurs, il y a des lois qui font que des gens sont pris pour des lépreux. Des lois qu’il faut enfreindre si nous voulons imiter Jésus comme saint Paul. Il y a des lois qui font que des gens n’ont jamais de voix au chapitre, tels des lépreux ; il y a des pressions familiales qui font que tel frère ou tel beau-frère est un être à ne pas fréquenter, tels des lépreux ; il y a dans l’air l’idée que celui qui a fauté une fois est définitivement irrécupérable ; et l’idée que celui qui vient d’ailleurs est suspect ; il y a des aprioris qui excluent… des lois de non amour. Jésus nous invite : « soyez mes imitateurs, ne supportez pas les exclusions »

On comprend qu’il n’est pas question de transgresser les lois de sécurité sanitaire ; il est question de regarder Jésus : il touche le lépreux, l’intouchable. On comprend que l’homme pur ne craint pas d’être contaminé par le malade ; au contraire, l’homme pur purifie l’homme impur. Le 1er février dernier était le 70ème anniversaire de l’appel de l’abbé Pierre ; lui qui contemplait le Christ dès qu’il avait une minute, a enfreint la loi de la bonne conscience : je cite son propos en substance : « vous qui, le soir, ayant embrassé vos enfants, vous endormez bien au chaud, vous ne devriez pas supporter que d’autres n’aient pas un toit ». Il a ébranlé la bonne conscience ! Et les français l’ont tenu longtemps comme leur personnalité préférée.

À la messe, « mon corps livré » va tout à fait à contresens de la loi spontanée du chacun pour soi. Vive Jésus qui enfreint la loi du chacun pour soi ! Vive Jésus qui veut que l’on vive en frères. Comme saint Paul, imitons Jésus !

Méditer avec l’émission Parole pour un dimanche sur RCF



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