« Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 5-42)
Jésus dit à la Samaritaine : « Donne-moi à boire. ». Il veut lui dire : tu as en toi quelque chose dont j’ai besoin. Tu as du prix à mes yeux. Tu as en toi de la bonté et tu es capable de l’offrir. Lui qui nous dit « donne-moi à boire », il nous attend pour nous donner l’Esprit qui travaille le cœur et convertit. Écoutez celui qui vous appelle à aimer; et donnez-lui votre foi, votre confiance, votre certitude qu’il est toujours avez vous.
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Homélie du père Louis Groslambert pour le troisième dimanche de Carême
Les hydrologues observent que l’eau manque dans les nappes phréatiques et on devine que c’est grave : la fécondité des plantes risque d’être compromise. De la même façon, les chrétiens qui font le Carême observent qu’il y a de la sécheresse dans leur cœur, et que la fécondité de leur vie est compromise ; en nous tous, il y a des zones arides, desséchées, stériles… Car nous avons parfois un cœur dur, intransigeant, un cœur sans espérance et sans confiance, un cœur fait pour aimer mais stérilisé par le matérialisme… Quand les gens de la Bible souffrent du manque d’eau, Dieu révèle qu’ils ont soif d’eau pour se désaltérer, mais surtout soif de vérifier que Dieu était bien avec eux, même dans l’épreuve. Je crois bien qu’entre beaucoup de soifs, nous avons soif de voir des signes de la présence de Dieu fidèle.
Nous avons soif de vérifier que Dieu est toujours avec nous dans les épreuves ; en fait, nous avons soif de savoir que nous sommes aimés, quelle que soit notre vertu. D’après saint Paul, la croix où le Christ révèle un amour infini, répond à notre soif.
Après l’évangile. Qui n’a pas soif d’être compris, d’être valorisé, d’être libéré, d’être aimé d’un amour définitif, d’être pardonné, de vivre en paix… ? La femme que Jésus a rencontrée dans la région de Samarie avait soif de tout cela, elle qui était dévalorisée au point d’aller au puits à midi, à l’heure la plus chaude, de manière à ne pas rencontrer les autres femmes. La femme a vraiment soif d’être valorisée. Mais le récit commence par la parole de Jésus : « j’ai soif, donne-moi à boire ».
À chacun de nous Jésus dit « j’ai soif ». De quoi a-t-il soif ? Que devrai-je lui donner à boire ? Parce qu’il désire fondamentalement que nous ayons la vie en abondance, il a soif de nous voir tourner le dos à des plaisirs passagers et décevants ; il a soif d’entendre de notre bouche : « je suis comme une terre sèche, donne-moi l’eau vive de la bienveillance, de la prière, du pardon, du don de soi ; il désire que nous lui disions : donne-moi le saint Esprit, donne-moi de connaître Dieu, le seul trésor qui ne se dévalue pas.
Alors, Jésus attendait la femme pour qu’elle connaisse le don de Dieu ; aujourd’hui c’est nous qu’il attend, pour nous donner le don de Dieu, la bienveillance de Dieu, la miséricorde de Dieu, la patience de Dieu… Lui qui nous dit « donne-moi à boire », il vous attend pour nous donner l’Esprit qui travaille le cœur et convertit. Écoutez celui qui vous appelle à aimer; et donnez-lui votre foi, votre confiance, votre certitude qu’il est toujours avez vous.
Avant le Notre Père Nous avons pris conscience de nos désirs profonds, de nos soifs. En fait nous exprimons nos soifs quand nous disons le Notre Père : que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ! Voilà nos soifs ! Voilà nos désirs profonds !
Comme nous l’avons appris du Sauveur, nous osons dire : Notre Père