Le troisième dimanche de Carême nous invite à une réflexion profonde sur la miséricorde de Dieu, la conversion et l’urgence du repentir. Les lectures de ce dimanche nous rappellent que Dieu est patient, mais qu’Il attend de nous une réponse sincère à Son appel. Comme le vigneron qui intercède pour le figuier, Dieu nous donne encore du temps et des occasions pour changer, mais Il attend de nous une vraie ouverture du cœur.
Prédication du père Louis Groslambert pour le troisième dimanche de Carême
Frères et sœurs, probablement, nous sommes nombreux à nous désoler devant la misère du monde : partout des guerres, des délinquances, des infidélités, des compromissions, des tiédeurs … Quand le peuple d’Israël allait mal en Égypte, Dieu a dit à Moïse : « j’ai vu la misère de mon peuple ». Quand l’humanité va mal, Dieu dit encore « Je vois la misère de mon peuple ». Il ajoute : « je descends vers lui pour le délivrer ». Quelle bonne nouvelle ! Les hommes qui créent des injustices et génèrent des guerres, Dieu ne les prend pas pour des délinquants qu’il faut punir mais pour des malades qu’il faut soigner, des aveugles auxquels il faut ouvrir les yeux, des prisonniers qu’il faut libérer des chaines du mal.
Cependant, il ne suffit pas que Dieu voie la misère du monde et soit résolu à le sauver. Il faut aussi que coopérions. C’est pourquoi Jésus dit d’une part que les accidents et les maladies ne sont pas des punitions de Dieu (et que les victimes ne sont pas plus pécheurs que les autres). Mais il dit d’autre part : « Si vous ne vous convertissez-pas, vous mourrez ». Dieu ne nous menace pas comme s’il disait : « ma patience a des limites ! ». Il nous fait cette recommandation : « si tu ne te laisses pas soigner par celui qui vient te guérir, tu ne seras jamais guéri. Si tu ne te convertis pas, tu vas passer à côté de la joie de Pâques, à côté de ta propre résurrection… tu vas être stérile comme le figuier sans fruit.
Frères et sœurs, le but du carême, c’est la joie. Or ce n’est pas avec l’orgueil hautain que nous atteignons la joie de la fraternité ; ni avec la prétention d’avoir toujours raison que nous atteignons la joie de la communion ; ni avec l’avidité de posséder que nous goûterons la saveur de la sobriété… Dieu nous offre le carême pour qu’avec l’obéissance à la Parole, la prière, la privation, le partage, nous atteignions la joie de Pâques.
Dieu aimerait tellement que notre vie soit belle ! De même qu’il disait à Moïse « je suis celui qui veut que vous sortiez de l’esclavage », de même il nous dit « je suis celui qui veut vous sortir de cette prison qu’est votre condition de pécheurs ». Bonne Nouvelle !
Vous avez peut-être été attentifs à l’enseignement de saint Paul. La 2ème lecture disait que, quand le peuple d’Israël traversait péniblement le désert et rencontrait mille obstacles pendant 40 ans, (c’était 13 siècles avant Noël), c’était le Christ qui le guidait, qui lui donnait à manger et à boire. Ceci montre que le Christ est à toute époque le sauveur que Dieu envoie parce qu’il voit la misère de son peuple. Aujourd’hui encore, s’il se trouve des diplomates infatigables pour progresser vers la paix, c’est que le Christ voit la misère de son peuple et descend le délivrer ; si, dans notre contexte d’affrontements interreligieux, des dialogues persévérants se mettent en place, c’est que le Christ voit le danger que courent les populations et descend les délivrer.
Bref, nous avons de l’espérance, parce que le Christ combat la mort et travaille à faire de la résurrection. Sachant cela, nous pouvons parcourir le carême comme un pèlerinage de l’espérance. Dans vos problèmes familiaux, dans votre appréhension face à l’avenir, dans vos soucis pour vos enfants, dans votre inquiétude pour l’avenir de l’Église, vous pouvez garder l’espérance. Parce que Dieu vous dit comme à Moïse : « je vois les difficultés de mes enfants, je connais leurs souffrances ; je descends pour les délivrer ».
Puissions-nous, dans cette eucharistie, accueillir ce Sauveur qui se met à notre niveau pour nous délivrer !
Parlons de l’espérance, chaque dimanche de carême !
L’année sainte 2025 est déclarée année sainte. Le pape demande qu’au cours de cette année, on sème et on cultive l’espérance. Chaque dimanche de Carême, le Père Louis Groslambert nous aide à mettre en évidence l’espérance que véhiculent les Paroles bibliques.
3ème dimanche de Carême 23 mars 2025
- 1ère lecture : Exode 3,1-15
Dieu base l’espérance de Moïse sur sa fidélité : « je suis le Dieu de tes pères, Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob ; c’est là mon nom pour toujours »
La fidélité de Dieu est la seule base de notre espérance. Relisons l’histoire de l’Eglise, et notre histoire personnelle. Si Dieu a été fidèle, il le sera encore : rien ne peut le faire changer. - Psaume 102. Si nous basions notre espérance sur nos vertus, nos sciences, nos astuces, notre espérance n’aurait aucune solidité, car chez l’homme, les vertus, les sciences, les astuces, tout est limité. Nous espérons sortir de nos problèmes parce que Dieu, notre allié, nous offre un amour surdimensionné, un amour aussi fort que le ciel est éloigné de la terre.
- 2ème lecture 1 Corinthiens 10,1-12
Saint Paul dit que le Christ accompagnait le peuple tout au long de la traversée du désert.
Comprenons que le Christ nous accompagne tout au long de notre passage sur terre ; n’a-t-il pas dit « je suis avec vous tous les jours » ? Nous pouvons donc espérer - Luc 13,1-9
Les malheurs ne sont pas des punitions : ils ne sont donc pas des signes qui conduiraient à ne plus espérer en Dieu.
La parabole finale raconte qu’un vigneron garde toujours une espérance. Ne serions-nous pas aptes à toujours espérer, comme ce vigneron ?