Gratitude
Vivre de la foi, c’est faire son chemin avec comme seul repère la parole de Jésus. Faire confiance. L’évangile de ce dimanche met en lumière un lépreux sur dix guéris par Jésus qui revient pour le remercier, rendre gloire à Dieu. C’est un étranger, Samaritain. Jésus ne réclame jamais nos mercis. Il n’a pas besoin de nourrir son égo mais il se réjouit de notre gratitude parce qu’elle nous permet de rester en relation avec lui. Et la relation fait grandir la confiance. Et si c’était cela, la clé de la guérison, proposée à tous ? « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
- Lire les textes en avance sur AELF
- Pour vivre une célébration de la Parole en famille ou en fraternité avec le p. Louis Groslambert
- Pour soutenir votre paroisse
Prédication du père Louis Groslambert pour le vingt-huitième dimanche du temps ordinaire
Quand Jésus enseigne, le plus souvent, il s’appuie sur des comportements familiers. Ainsi, pour enseigner à rendre grâce à Dieu, Jésus prend appui sur le fait que tous les parents enseignent à dire merci, pour que les enfants s’intéressent non seulement au cadeau, mais à la personne qui le leur donne. Il faut dire que la société moderne ne favorise pas l’apprentissage du merci : elle installe des automates qui vous servent des timbres, des billets de transport, des boissons… des automates qui n’attendent pas de merci. Résultat : il ne faut pas s’étonner que la personne qui donne quelque chose soit traitée comme l’automate… sans merci.
Vous le savez, à la messe, le prêtre dit : « rendons grâce au Seigneur notre Dieu » et les fidèles répondent : « cela est juste et bon de rendre grâce, car c’est Dieu qui nous donne notre intelligence, notre savoir-faire, notre santé, notre conjoint, nos enfants, nos amis… Cela est juste et bon de le remercier car il nous donne de connaître Jésus, sa fidélité imperturbable, son pardon inépuisable, sa sagesse insurpassable… Cela est juste et bon de le remercier car il a envoyé le Christ nous chercher, nous, les brebis perdues, au risque de mourir en nous cherchant. Il est juste de le remercier pour le soutien de l’Église, le témoignage des martyrs… » Parce que Dieu est constamment en train de nous donner, nous lui rendons grâce chaque dimanche, comme le 10ème lépreux, et nous vivons la foi sur le mode action de grâce.
Disons : « Merci, Seigneur, pour tout ce que tu me donnes » (bis par tous)
Parents, si vous enseignez l’émerveillement et la gratitude, vous mettez les enfants sur le chemin de la foi. Celui qui enseigne à dire « merci » enseigne à dire « Gloire à Dieu ».
Mais avant de faire l’éloge du samaritain qui remercie, Saint Luc dit la foi des 10 malades : Ils font une demande pleine de foi « aie pitié de nous » (exactement notre première demande à la messe « Seigneur prends pitié ») Et quand Jésus leur dit : « faites ce que font les lépreux guéris ; allez vous montrer à un prêtre » ; eh bien, comme s’ils étaient convaincus d’être déjà guéris, avant même de constater leur guérison, ils font confiance à Jésus et partent. D’où cet enseignement : Vivre de la foi, c’est faire son chemin avec comme seul repère la parole de Jésus. «Disons « donne-moi d’agir seulement parce que tu me le demandes » (bis par tous)
Autre enseignement : Jésus loue le 10ème lépreux guéri. Parce que, en allant se montrer au vrai prêtre, Jésus, le 10ème dit que Jésus est le Sauveur, celui à qui il doit sa guérison. Il nous faut intégrer que celui qui guérit l’humanité à tout moment, c’est le Ressuscité. « Souviens-toi de JC ressuscité ! Il est le seul qui soit notre salut, notre gloire éternelle ». Disons : Ressuscité, toi seul es notre salut (bis par tous)
Autre enseignement : Ce 10ème homme qui fait une profession de foi parfaite est un non-juif. Saint Luc annonce ainsi que les non juifs accèdent à la foi. Cet enseignement se vérifie aujourd’hui : aujourd’hui des gens éloignés des cercles chrétiens, demandent le baptême : cela génère en nous un grand « merci ». Disons : « Merci d’appeler à la foi de nouveaux chrétiens » (bis par tous)
Nous disons cela à la messe, là où nous faisons mémoire du grand cadeau que Dieu a fait « à la multitude » des hommes : dans notre humanité pleine de lâchetés, d’égoïsme, de compromissions, Dieu a mis son Juste : en lui, nous avons désormais la boussole de notre vie. Parce que, sur la croix, Jésus a pris sur lui les violences et les compromissions qui nous défigurent, il nous offre de nous transfigurer, de nous donner un visage d’amour !