Vingtième dimanche du temps ordinaire

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Publié le 16 août 2024

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)

L’acte de communier est un événement grandiose ; l’acte de donner la communion est tout autant grandiose. Il s’agit non pas de distribuer un pain ordinaire, mais de donner la sagesse de Dieu telle qu’elle s’exprime dans le corps livré. Nous allons communier parce que nous avons faim. Le Christ ne peut nous donner sa richesse spirituelle, sa sagesse, la richesse du Père, que si nous en avons faim. L’eucharistie est le pain qui attend notre faim ; le Christ attend que nous lui donnions la permission de faire passer en nous tout ce qui est à lui.

Prédication du père Louis Groslambert pour le vingtième dimanche du temps ordinaire

Mesdames, ayant préparé votre menu de ce midi, vous serez fières lorsque vous direz « allez, venez à table, c’est prêt ». Et vous, les gens de la maisonnée, savourant déjà ce menu, vous êtes sûrs d’être bien restaurés pour affronter la vie. Eh bien, ici, à la messe, la dame qui a prévu le menu, c’est la Sagesse de Dieu ; elle dit « venez manger de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez l’intelligence ». Voilà le menu offert à tous ceux que Jésus alimente.

Vous les maîtresses de maison, vous alimentez votre maisonnée pour un temps seulement. En effet, même si votre menu est excellent, il ne réjouira les papilles que pendant quelques minutes et ne coupera la faim que pendant quelques heures ; mais le menu préparé par la Sagesse de Dieu donne pour toute la vie l’intelligence de se conduire fraternellement, l’intelligence de travailler au bien commun par le don de soi, l’intelligence de faire miséricorde, l’intelligence de réconcilier, l’intelligence d’être filial envers Dieu… Bref, le menu que la Sagesse de Dieu offre aux hommes, c’est Jésus Christ ; pour que les hommes aient la vie, l’intelligence, l’attitude filiale et fraternelle, il faut que l’Esprit de Jésus demeure en eux.

La parole de Jésus est étonnante. Bien qu’il offre un menu très spirituel, sa sagesse, Jésus ne dit pas « adoptez ma manière de concevoir la vie » ; il préfère dire « Mangez ma chair… » Pourquoi utilise-t-il le mot de « chair » pour parler de réalités spirituelles ?

Il me semble qu’il faut convenir que le corporel, est très spirituel. Vous, les parents vous savez que le corps de votre enfant n’est pas que des muscles et des os ; c’est un support d’amour, une réalité très spirituelle. Quand vous portez votre enfant et l’embrassez, vous faites certes un geste corporel, musculaire, mais surtout un geste très spirituel, un don d’amour. Quand les musiciens sollicitent leurs doigts et leur souffle –réalités charnelles – ils ne sont pas que des robots, ils émettent des messages qui s’adressent à l’âme. La chair est donc spirituelle : vos regards amicaux, vos solides poignées de main, vos bisous et vos étreintes, expriment votre richesse spirituelle. A Noël, lorsqu’il a pris notre corps, le fils de Dieu a montré que le corps est la présence de l’amour spirituel ; et à la messe, avec sa chair, le Christ nous donne sa miséricorde fraternelle et sa confiance filiale.

Nous allons communier. Alors, parlons de cette réalité corporelle que sont nos hosties dont l’Église croit qu’elles sont le Corps du Christ. Parce que les hosties sont le fruit de la terre et du travail des hommes, il faut comprendre que la Sagesse de Dieu consacre l’activité par laquelle, vous, les hommes, vous payez de votre personne comme l’a fait le Christ… et qu’elle est portée par le fruit de votre activité. Si nous comprenons cette consécration du travail des hommes, nous concluons que le Christ divinise ce que nous avons essayé d’humaniser. Et puis, parce que le Christ a choisi le signe de l’aliment de base, le pain, il faut comprendre que les hosties sont consacrées pour être mangées, pour prendre place dans ce tabernacle qui est la vie de chacun. Oui, le vrai tabernacle, le signe de la présence du Christ dans le monde, ce sont les personnes qui communient, qui agissent selon la sagesse de Jésus.  

Nous allons communier parce que nous avons faim. Le Christ ne peut nous donner sa richesse spirituelle, sa sagesse, la richesse du Père, que si nous en avons faim. L’eucharistie est le pain qui attend notre faim ; le Christ attend que nous lui donnions la permission de faire passer en nous tout ce qui est à lui. Il nous dit humblement : « as-tu assez de sagesse pour vouloir être alimenté par moi ? ou bien as-tu la folle prétention de vivre sans être alimenté par moi ? »

L’acte de communier est un événement grandiose ; l’acte de donner la communion est tout autant grandiose. Il s’agit non pas de distribuer un pain ordinaire, mais de donner la sagesse de Dieu telle qu’elle s’exprime dans le corps livré. Donner la communion c’est avoir l’immense honneur de prendre dans sa main le corps du Christ mort et ressuscité (la sagesse de Dieu) et c’est avoir l’immense bonheur de le donner à ses frères. Je voudrais que la démarche de communion soit dense et donc faite avec gravité… que les fidèles prennent le temps de tendre la main, comme des mendiants et puissent se dire « Dieu me fait la grâce, à moi, le mortel, de recevoir le ressuscité ». C’est le repas de la Sagesse !

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