LES RICHESSES IGNOREES
Après tant de décennies de vie commune, mon mari est mort.
J’étais désemparée, en manque de lui ; je me battais, j’étais paumée. ;;;
Je ne savais pas bien où j’étais, mais j’acceptais ma situation et j’essayais de bien faire ce que j’avais à faire chaque jour qui se présentait, en essayant de croire que le Seigneur allait m’aider.
C’est alors que j’ai eu envie d’aller rendre visite à une malade que je connaissais bien.
- Pas pour ne plus penser à ma souffrance
- Par pour faire ,passer un peu de temps,
….Mais comme quelque chose d’important à vivre pleinement .
ET C’EST MON REGARD QUI A CHANGÉ.
Je suis allée visiter une dame de 99 ans, qui vivait encore dans sa maison, avec une belle lucidité.
Elle a eu un accueil que j’ai trouvé extraordinaire : “Bonjour ! Que c’est gentil de venir me voir ! Asseyez vous. Vous boirez bien la tisane avec moi. Je compatis à votre chagrin, parce que, moi aussi, j’ai perdu mon mari…”
Ce jour-là, Suzanne, je l’ai découverte autrement. Et quand enfin j’ai pris la parole pour lui demander. : “Et vous, comment ça va ? Comment vous avez vécu cette semaine ?”, elle a pris le temps de me faire entrer dans sa vie.
Elle l’aurait peut-être fait bien avant, mais je ne lui avais pas donné l’occasion de s’exprimer.
Elle m’a dit : “Je peine beaucoup. Ce que je peux encore faire, je l’assume. Et puis, depuis quelques mois, j’ai une dégénérescence des yeux. Moi qui aimais tant la lecture, qui prenais tant de plaisir à gérer mes papiers, et ma maison, il faut que je me fasse assister…C’est trop dur ! Dites, vous ne voulez pas demander au Bon Dieu qu’il vienne me chercher ? A quoi je peux servir encore ?”
Je lui ai dit merci pour tout ce que je venais d’entendre…Que ça m’aidait beaucoup
Je lui ai dit qu’elle avait toute sa place dans l’Eglise et qu’elle était très utile en acceptant simplement d’offrir sa vie chaque jour.
Elle m’a dit :”Vous le croyez vraiment ? Et avec toute ma foi, je lui ai dit que j’en étais sûre.”
Comme il faisait beau et qu’elle ne se risque plus seule dehors, je l’ai invitée à faire quelques pas dans son jardin et à respirer l’air embaumé par les fleurs
Et elle m’a dit :”Dimanche, vous m’apporterez la communion.”