Nous avons tout d’abord découvert ce qu’est une icône. Ce n’est pas seulement une image religieuse, c’est la parole de Dieu. Lire une icône, c’est lire la Bible. Cela demande donc de comprendre la signification des formes, des couleurs.
Une icône répond à des règles bien précises : elle est écrite avec des matériaux qui durent dans le temps :
Nous allons écrire nos icônes sur une planche recouverte de levka, un mélange de blanc de Meudon et de colle de peau de lapin. Nous utiliserons des pigments mélangés à un liant (œuf + vin blanc).
Pas d’ombre, pas de relief , la lumière vient de l’intérieur. L’icône vient à nous et nous aide à prier.
Elle dit la Parole de Dieu : ce que l’on voit sur l’icône on le retrouve dans la Bible.
Nous avons regardé l’icône de l’Annonciation : Marie en discussion avec l’ange Gabriel. Elle porte un manteau rouge pourpre (comme l’empereur à l’époque pour signifier qu’elle est une personne très importante). Elle porte aussi des chaussons rouges comme l’impératrice.
On voit 3 étoiles sur ce manteau, signe de sa disponibilité avant, pendant et après la vie de Jésus sur terre.
Sur la seconde icône, nous nous sommes ensuite demandé qui était cette femme à ses côtés ? C’était l’icône de la Visitation , c’est donc sa cousine Elisabeth, qui attend elle aussi un enfant. Ce sera Jean-Baptiste.
Elles sont très proches, nous avons remarqué que les rubans de leur manteau faisaient comme un cœur.
Dans cette icône, nous découvrons une règle des icônes : quand une scène se passe à l’intérieur, les bâtiments sont reliés par un voile rouge. C’était pour les iconographes la manière de dire qu’on n’enferme pas la parole de Dieu.
Lors d’une précédente séance de caté, nous avions choisi des modèles (Marie ou Jésus). Les calques étaient prêts, nous les avons reproduits sur la planche puis nous avons gravés.
La planche rappelle la Création que l’on lit dans la Genèse : notre terre faite de minéral (blanc de Meudon), de végétal (bois de la planche), d’animal (colle de peau de lapin), de l’homme (le travail pour préparer les 12 couches de levka… 12 comme les 12 tribus d’Israël, les 12 apôtres).
Graver c’est se souvenir de la phrase d’Isaïe 49, 16« Je t’ai gravé sur la paume de mes mains.» Signe que nous sommes importants pour Dieu. Graver la planche, c’est aussi dire que nous nous inscrivons dans la Création.
Ensuite nous avons passé de l’ocre rouge dans le sillon de la gravure. Comme le sang qui coule dans nos veines, l’ocre rouge dit que nous sommes bien vivants sur cette terre.
Ensuite, nous avons préparé le proplasme (première couleur pour les chairs et les cheveux). Nous avons mélangé de l’ocre jaune (Dieu a créé l’homme à partir d’argile, de terre) et du noir (le noir, c’est l’absence de Dieu). Cela renvoie aux textes de la Genèse, où la fraternité a été brisée (Adam et Eve, Caïn qui tue son frère Abel).
Nous avons recouvert visages, pieds et mains d’une belle flaque.
Cette phase s’appelle la pose des ténèbres : elle symbolise ce qui est noir dans nos vies (souffrances que l’on subit, que l’on impose aux autres…..). Ces flaques doivent sécher pendant au moins quatre heures. Puis nous pourrons passer à la deuxième étape, la montée les lumières, quitter le noir, utiliser des couleurs de plus en plus lumineuses pour arriver au blanc, réconciliation de l’homme avec Dieu.
On se rend compte que l’icône est un chemin de foi plein d’espérance.