Seigneur, je n’ai pas le goût à prier,

Mais me voilà devant Toi,

Désséchée, le masque sur le nez, assise à distance.

La bizarrerie de notre assemblée me déroute.

Je suis chez Toi, chez nous, dans cette église,

Où je sais que Tu nous attends.

Au fur et à mesure de la messe,

Le fumet de cette assemblée

en communion de prière

Me réveille le goût.

A la communion, je soulève mon masque

Pour que Tu fasses en moi ta demeure.

Cette hostie a bon goût.

Et la mastiquant me revient le goût.

Le goût de se savoir aimé, le goût des autres.

Tu es là vivant en chacun d’entre nous,

Formant un seul corps.

Cette cochonnerie de Covid ne peut rien contre cela.

Ce masque, ce désinfectant, cette mise à distance,

Au contraire, me font prendre en compte l’autre,

Accepter ses faiblesses, découvrir ses richesses.

Oui Seigneur, ce goût de vivre, de partager,

Ce goût de cet Amour gratuit que Tu nous donnes.

Pour ce goût de Dieu, merci.