Comme c’est facile de juger les autres.
Facile aussi de les cataloguer définitivement,
de leur donner, pour toujours, une étiquette.
Il y a des gens que l’on marque pour la vie,
marqués au fer rouge ;
ils ne s’en remettent pas
Et ne peuvent pas s’en remettre.
Il y a des gens, des frères, que l’on met par terre
et qui ne peuvent plus se relever,
ils seront pour toujours marqués d’opprobre ;
comme si on ne pouvait pas changer,
Comme si on ne pouvait pas se relever,
vivre une autre vie, faire peau neuve,
dire le meilleur que l’on porte en soi.
souvent même, les pires d’entre nous
sont capables de bonté, de grandeur, d’héroïsme.
Peut-être attendaient-ils de nous
une dernière chance…
Alors, ils restent enfermés dans leur malheur,
empêtrés dans leurs remords,
c’est si facile de condamner.
Et pourtant, si nous étions les artisans du pardon,
des artisans qui mettent les hommes debout,
ceux qui tâtonnent,
ceux qui trébuchent,
ceux qui tombent.
Si nous aidions toutes celles et tous ceux
qui, de par le monde, travaillent
au redressement de leurs frères,
ceux qui vont dans les prisons,
ceux qui accompagnent les drogués,
ceux qui vivent avec les loubards,
celles et ceux qui ouvrent
aux prostituées un amour autre
et qui, à la manière de Jésus, disent :
« Que celui d’entre vous qui n’a jamais pêché
lui jette la première pierre. »
Tous ceux-là, comme Jésus, écrivent sur le sable.
Quand on écrit sur le sable la faute de l’autre,
Le péché de l’autre,
on sait alors que le vent va passer
et qu’il va tout effacer.
Et il y aura comme une page vierge,
sur laquelle on pourra écrire des mots nouveaux,
une vie nouvelle.
Quand le passé fait trop de mal,
autant l’écrire sur le sable,
le vent de l’amour et du pardon
viendra tout effacer.
« ‟Que celui d’entre-vous qui n’a jamais péché
lui jette la première pierre.ʺ
Et, s’inclinant de nouveau,
Il se remit à tracer des traits sur le sable »
Jean 8, 7-8