Deuxième dimanche du temps ordinaire
« Or, on manqua de vin » nous dit l’évangéliste Saint Jean.
Quoi de plus difficile à vivre que le manque, sous toutes ces formes !
Il y a les manques passagers comme celui vécu par certains d’entre nous cette semaine. Plus de téléphones mobiles, plus possible de régler par carte ou téléphone chez les commerçants.
Il y a les manques qui pèsent tout au long d’une vie.
Par l’occasion à jamais saisie, qui se traduit par des si :
Si j’avais su, si j’avais fait cela…
Ceux qui pèsent par le départ d’un être cher : il, elle me manque énormément.
Car le manque traduit une absence, comme le souligne si bien la mère de Jésus :
« Ils n’ont pas de vin ».
Cette femme, dont l’évangéliste saint Jean ne citera jamais le prénom : Marie, en ces 21 chapitres, a un avantage, c’est qu’elle connaît bien son fils.
Elle sait qu’il peut intervenir.
Et nous-mêmes face à nos manques, sommes-nous comme Marie, en mesure de nous adresser à Lui ?
De lui faire nos demandes, lorsqu’il nous arrive de vivre bien des manques.
Pas ceux auxquels nous pouvons agir facilement, mais ceux auxquels nous ne trouvons pas par nous-mêmes la possibilité de vivre avec.
Car si des manques sont à combler pour que la fête continue, comme cette eau changée en vin, pour que ce mariage se passe bien,il demeure des manques que nous avons à vivre dans notre quotidien de chaque jour.
Des manques où nous ne pouvons rien.
Alors comment vivre avec ?
Telle est bien une question que nous pouvons nous poser.
Vivre sans retour en arrière et sans détour.
Vivre avec cette réalité qui se présente chaque jour à nous.
Un manque à garder en soi, parfois d’une manière discrète, secrète, comme Marie le fait en disant tout simplement aux serveurs de ce repas :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».
Quelques soient les manques auxquels nous sommes confrontés, chaque membre de notre humanité peut contribuer à transformer l’existence de ses frères et sœurs.
Pour notre part nous le faisons en nous tournant auprès de notre Seigneur en qui nous reconnaissons sa gloire que nous chantons et célébrons en ce moment même.
C’est vers Lui que nous nous tournons. Il ne comble pas d’une façon magique nos manques. Il ne nous demande pas de faire des exploits, mais tout simplement, comme pour sa mère d’oser nous tourner vers Lui, pour avec Lui, vivre nos manques et les remettre entre ses mains pour de nouveau entendre cette phrase mise sur les lèvres de la mère de notre Seigneur :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».