7eme Dimanche du temps ordinaire
En entrant dans cette célébration dans le mot d’accueil, nous avons pu entendre :
« Aujourd’hui, Dieu nous invite à non seulement aimer notre prochain, mais encore plus, à aimer nos ennemis. Difficile de reconnaître ces dispositions dans la société dans laquelle on vit… dans le monde que nous rapportent chaque jour les médias, à travers les conflits, les guerres et les drames. »
Ne pas porter le mal face au mal, cela peut se vivre à l’exemple de David épargnant son adversaire le roi déchu d’Israël : Saül.
Mais de là à l’aimer, n’est-ce pas pousser le bouchon trop loin ?
D’ailleurs, nous disons-nous que Jésus a aimé ses ennemis ? les pharisiens, les scribes, les docteurs de la Loi, les partisans d’Hérode.
Nous percevons bien mieux son amour envers les samaritains, la femme adultère, un chef de synagogue, des malades, des pauvres et des foules sans berger.
Demanderions-nous à une mère palestinienne chrétienne de l’enclave de Gaza d’aimer les militaires des forces de l’armée de l’État d’Israël ou les membres du Hamas alors que son enfant est mort de malnutrition ou sous les bombardements ?
Demanderions-nous à une mère chrétienne d’Ukraine d’aimer les soldats russes alors que son enfant engagé dans les combats vient à être porté disparu ?
Nous voulons bien encore prier pour les personnes nous maudissant et nous calomniant. Des personnes envers qui nous percevons de l’animosité.
Mais comment faire pour les aimer ?
Entrer dans la miséricorde de Dieu vient à nous dépasser !
Nous pouvons vivre cela dans la prière, tourner vers notre Seigneur, Lui remettant ce manque de possible relation avec nos frères et sœurs, mais pour aller plus loin, nous en percevons vite les limites.
« Pétri d’argile » vient à nous rappeler l’apôtre Paul dans sa première lettre aux corinthiens. Cette argile qui nous dit que nous sommes fragiles et sensibles.
C’est avec notre cœur que bien des fois nous nous exprimons. Un cœur blessé et meurtri par nos liens qui évoluent dans l’espace et dans le temps d’une vie.
Bien des couples en sont éprouvés et viennent à se séparer, pourtant, ils se sont aimés, et un jour, il s’est dit : « je ne t’aime plus ».
L’amour ne se commande pas comme un colis sur la toile.
Aimer est d’une exigence extravagante. L’Évangile par cette demande de Jésus faite à ses disciples d’hier, comme à nous aujourd’hui, sort de tous les codes de bonne conduite. Rendre le bien à celles et ceux qui nous font du bien semble aller de soi, n’est-ce pas ? Mais faire du bien à celles et ceux qui nous font du mal, appelle à un dépassement de soi pour percevoir en cette personne un être aimer de Dieu.
Car si nous ne parvenons pas à nous aimer les uns les autres, comme Dieu le souhaite tant, nous pouvons au moins avoir l’attitude de David, de ne pas porter atteint à nos frères et sœurs en humanité. A défaut, de nous aimer les uns les autres, sachons au moins reconnaître l’Amour de Dieu envers toute personne, même et surtout, celles que nous n’arrivons pas nous-mêmes à AIMER.