3eme Dimanche de Carême
Est-ce en tirant sur les carottes qu’elles pousseront plus vite ?
Bien sûr que non, elles grandiront à leur rythme.
Ainsi en est-il de chacune, chacun de nous.
Ce temps si nécessaire, semble être perdu de nos jours.
Nous serions vite tentés de dire comme ce quelqu’un : « A quoi bon le laisser épuiser le sol ? »
Nous attendons souvent les fruits de ce que nous mettons en œuvre. Le résultat semble plus important que ce que nous en vivons.
Vie si précieuse aux yeux de Dieu, à l’image de celle de ces galiléens et de ces personnes tuées par la chute de la tour de Siloë.
Cette vie, notre vie est appelée à se déployer et se développer dans le temps.
Ce temps qui semble aller bien trop vite en ce 21eme siècle.
Tout semble se précipiter à une vitesse folle. Tout doit advenir très rapidement.
Il n’en est pas ainsi de notre conversion, à laquelle Jésus demande à ces gens, de prêter toute leur attention, en venant leur dire, cette recommandation :
« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
C’est bien à cela que nous appelle ce temps de Carême.
Prendre ce temps donné pour prendre acte du précieux de cette vie donnée par Dieu, en chacune et chacun de nous.
Nous sommes à l’image de ce vigneron appelés à prendre soin de notre vie et de celles des personnes qui nous sont chers. Comme ce vigneron, sommes-nous prêtes, prêts à bêcher, à mettre du fumier ?
Prêtes, prêts à entretenir notre vie avec Celui qui nourrit notre foi ?
En allant à la rencontre de Celui qui a la suite de Moïse nous envoie, Celui qui nous met face au présent de notre existence en nous disant :
« Je suis qui je suis. Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »
Nous sommes invités à prendre conscience du moment que nous vivons ; De ce que nous sommes à l’âge que nous avons.
S’il y a bien un élément avec lequel personne d’entre nous ne peut tricher, c’est bien avec le poids des années. Nous avons à les accueillir et les vivre dans ce présent de Dieu à nos côtés, ce « Je suis qui je suis ».
C’est avec Lui, que nous devenons ce que nous sommes appelés à advenir.
Poussant et grandissant dans la foi et la confiance en notre Seigneur.
Il prend patience envers nous, comme nous l’avons chanté.
Oui, « Le Seigneur est tendresse et pitié ».
Alors, n’essayons pas de tirer sur les carottes, laissons-les pousser chacune indépendamment des autres.
Comme Dieu nous appelle à prendre soin de chacune de nos vies.
A l’image de chaque enfant de Dieu que nous sommes.