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31eme Dimanche du temps ordinaire

Aimer.

La liturgie de ce matin, nous invite à entrer dans cette dimension existentielle de notre condition humaine. Aimer Dieu. Aimer son prochain. S’aimer soi-même.

Et aussi se reconnaître aimer de Dieu.

Bien d’entre nous ont déjà entendu ce que nous appelons l’hymne à l’amour de l’apôtre Paul : Il nous rappelle ce qu’il y a de plus grand : « C’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. »

Aimer Dieu peut paraître fou dans notre société occidentale, où la référence à Dieu et la foi en Dieu semblent devenir marginales.

Aller jusqu’à aimer quelqu’un en que nous n’avons jamais vu, cela est-il possible ?

Aimer son prochain, alors qu’il est si loin de son cœur.

Oser s’approcher, se faire proche de l’autre en percevant un frère, une sœur et non un adversaire, un concurrent, un ennemi.

Est-ce convenable dans notre univers si morcelé et déréglé ?

S’aimer soi-même, sans être égoïste ou égocentriste, mais bien pour parvenir à aimer la vie, celle qui nous est donnée à vivre chaque jour.

Accueillant chaque instant de celle-ci comme une tendresse, une richesse de ma condition humaine. Comment entrer dans ce mystère de cette vie qui m’est offerte ?

Oser aller jusqu’à se reconnaître aimer de Dieu.

Un Amour jaloux, comme il a été dit parfois, de Dieu pour son humanité.

Un Amour exclusif, qui va jusqu’à nous donner son Fils unique pour nous ouvrir les portes du Royaume des Cieux.

Cela peut être compréhensible pour les personnes ne pouvant croire en Dieu ?

Si la foi du temps de Jésus, si j’ose dire, allait de soi, nous le percevons bien, pour bien des personnes de notre société cela n’est plus le cas.

A quoi bon croire et en qui d’ailleurs ? Dieu existerait-il ?

Alors aimer Dieu est une absurdité, au mieux une faiblesse !

Tout comme mon prochain, il ne vient même pas jusqu’à moi.

Et m’aimer je n’en parle pas, je n’ai même pas choisi de venir dans ce monde déglingué et déboussolé.

Alors vivre de l’Amour de Dieu pour moi me dépasse, et pourtant, n’est-ce pas cela l’Amour ?

Aimer n’est jamais totalement raisonnable, calculable.

Cela ne rentre pas dans un tableau, dans un schéma préétabli.

Cela se construit jour après jour. Dans notre vie à recevoir et à accueillir, don suprême de Dieu pour ses enfants bien-aimés que nous sommes.

Alors oui, vivons de ce premier commandement et de ce second commandement : entrons dans l’Amour même de Dieu, pour nous-mêmes et pour celles et ceux qui nous ont quitté comme nous avons pu l’évoquer lors des deux célébrations de la fête de La Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts vécues avant-hier et hier soir.

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