Nous sommes invités comme bien des fois à nous mettre à l’écoute d’un passage de la Bonne Nouvelle de Saint Matthieu. C’est encore le cas en cette entrée en Carême.

Tous les ans nous nous mettons à l’écoute de ce même passage où il est évoqué trois éléments constitutifs du Carême :

L’aumône : le don de soi, la prière : le don de Dieu, le jeûne le don du frère.

Et comme lors de la fête de la Toussaint, nous entendons cette notion de récompense : « ceux-là ont reçu leur récompense » nous est dit, ce soir, à trois reprises.

A la fête de les tous Saints, il nous est dit : « votre récompense est grande dans les cieux ».

De quelle récompense s’agit-il ?

Car il est vrai nous avons toutes et tous besoin de récompense.

Notre psychique est ainsi fait, que cela nous aide à vivre.

Elle s’inscrit certainement dans un besoin vital de reconnaissance.

D’être reconnu dans ce que nous sommes, dans notre identité entière.

Cette imposition des cendres vient à nous le rappeler.

C’est tout notre être qui est reconnu dans sa fragilité et dans son humilité.

Aux yeux de Dieu en Jésus Christ, chacune et chacun demeure une personne à part entière. Ce n’est pas ce que nous réalisons qui est premier, mais bien la manière dont nous le réalisons et dans le but pour lequel nous le faisons.

Cette récompense s’inscrit dans cette démarche de vivre nos actes en présence de Celui « qui voit dans le secret » et même « qui voit au plus secret ».

Car notre vie prend véritablement corps et forme en Dieu, pour nous les amis de Jésus. C’est pourquoi, même réduit en cendres, notre vie ne s’arrête pas « à l’insulte et aux moqueries des païens ! » pour reprendre l’expression du prophète Joël.

Cette récompense de Dieu envers ses fidèles, reste souvent invisible pour celles

et ceux qui ne parviennent pas à découvrir que ce que nous réalisons vient de Dieu Lui-même, alors pas étonnant que certains disent : « Où donc est leur Dieu ? »

Le Carême n’est pas le temps des exploits foudroyants, rien d’extraordinaire à réaliser en soi, en Dieu, en frère. Juste le vivre en vérité et en humilité.

Dans la simplicité du cœur comme bien des croyants en notre Seigneur nous y ont précédé. La récompense est là dans ce que nous vivons en Dieu pour nos frères et sœurs en humanité dans l’aumône, la prière et le jeûne.

Récompense de vivre dans cette attente magnifique de parvenir à célébrer en Église cette fête solennelle de la résurrection de Notre Seigneur les 19 et 20 avril prochain et d’entrer à notre tour, à la suite de nos frères et sœurs défunts, en la vie éternelle, promise et offerte par Dieu à son humanité.